Pôle emploi : la détresse des salariés victimes de violences
Un agent d'accueil attaqué au couteau dans un bureau de Pôle emploi, d'autres menacés et insultés, des façades détruites et des slogans désespérés... Voici le quotidien du personnel, qui cristallise toute la colère et la détresse des demandeurs d'emploi. Sébastien travaille à Pôle emploi depuis 15 ans. Il a souhaité témoigner anonymement par peur de représailles.
"On est de moins en moins serein"
Un homme dont il gérait le dossier l'a récemment menacé de mort. "Il voulait avoir son paiement, mais il était bloqué parce qu'il manquait un document. Il m'a dit : 'Si je viens, et que je t'égorge, je pourrais avoir mon paiement ?' Donc j'ai porté plainte. On est de moins en moins serein quand on va travailler", confie Sébastien. Nathalie Jourdin entend des histoires comme celles-ci tous les jours. Déléguée nationale FO à Pôle emploi, à Orléans (Loiret), elle reçoit des centaines de signalements, mails ou courriers. Une de ses collègues a ainsi reçu une lettre dans laquelle un demandeur d'emploi précise qu'il possède des armes. Les signalements ont augmenté de 40% en 2022, selon les syndicats. Deux ans après l'assassinat, à Valence (Drôme), de Patricia Pasquion, une salariée de Pôle emploi, le personnel regrette que des renforts de sécurité n'aient toujours pas été mis en place. La direction de Pôle emploi affirme de son côté qu'un plan de sécurisation a bien été créé.
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