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"Une catastrophe économique pour la région" : dans le Doubs, Hérimoncourt redoute la fermeture de son usine PSA

Une opération "ville morte" est organisée samedi à Hérimoncourt (Doubs) pour protester contre la possible fermeture du site PSA.

Article rédigé par Sébastien Baer - Édité par Margot Delpierre
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le site PSA d'Hérimoncourt (Doubs) est menacé par un transfert d’activités vers Vesoul. (SEBASTIEN BAER / FRANCE-INFO)

Toute une ville a prévu de se mobiliser samedi 23 février, à la mi-journée, contre la fermeture annoncée de son usine PSA. Le site d'Hérimoncourt, près de Montbéliard dans le Doubs fabrique notamment les moteurs de la C4, la 208 et la 308 GTI. Mais son activité pourrait être transférée à Vesoul (Haute-Saône) l'année prochaine. La maire de cette commune de 3 700 habitants a donc décidé d'appeler à une opération "ville morte". Car le départ de PSA bouleverserait l'activité économique de la commune.

Plus de 200 salariés et 30 intérimaires concernés

À l'entrée du site, une banderole est accrochée sur les grilles vertes : "Non au transfert d'activité, non à la fermeture de l'usine", peut-on lire. Le site compte un peu plus de 200 salariés et une trentaine d'intérimaires, tous menacés par une possible fermeture. "Ça nous fout un coup au moral", confie un salarié. Principale victime parmi les commerçants, le tabac-presse-épicerie situé face à l'entrée du site. Les salariés du site PSA représentent 25% de sa clientèle. "Les gens vont partir. C'est une catastrophe économique pour la région, se désole Laurence Terrasson gérante depuis seize ans. Quand il n'y aura plus rien, plus d'école, de médecin, encore plus de gens vont partir d'ici. Si ça continue, on mettra la clé sous la porte." 

Laurence Terrasson, patronne du tabac-presse-épicerie situé face à l'usine PSA, perdra le quart de sa clientèle si le site ferme. (SEBASTIEN BAER / FRANCE-INFO)

Et puis il y a cette usine fondée en 1833, la première du groupe Peugeot, principal employeur de la ville, explique le gérant du café Serge Dubrai : "C'est le centre névralgique de la ville !"

C'est Peugeot qui a construit cette ville presque, tout le monde est passé par la case Peugeot à un moment donné de sa vie.

Serge Dubrai

à franceinfo

Les salariés refusent un reclassement loin de chez eux

Pour l'heure, les syndicats de l'usine qui ont uni leur force pour mener la bataille, ont refusé de signer l'accord d'accompagnement qui validerait la fermeture. Il n'est pas question que les salariés soit reclassés à Vesoul, disent les délégués du personnel. "Une heure et quart aller, une heure et quart retour... Il faut compter l'essence, 300 euros... Non, c'est impensable", témoigne une salariée. 

Les délégués syndicaux du site PSA de Hérimoncourt, le 22 février 2019. (SEBASTIEN BAER / FRANCE-INFO)

En cas de départ de PSA, la commune devrait composer avec un manque à gagner annuel de 100 000 euros, ce qui correspond au montant de la taxe foncière, explique la maire d'Hérimoncourt depuis 2014, Marie France Bottarlini-Caputo : "100 000 euros, ça peut être par exemple la réfection complète d'une rue. On avait un projet de vidéosurveillance, estimé à 100 000 euros. On a d'autres projets : un city stade [terrain multisports] pour les enfants, c'est quasiment 100 000 euros. C'est une somme. Si elle venait à disparaître, ça serait très dur pour la commune".

La précédente mobilisation, le 11 février, avait rassemblé 300 personnes. Cette fois, la maire espère réunir au moins un millier de manifestants. Les salariés d'autres sites Peugeot pourraient venir soutenir leurs collègues d'Hérimoncourt.

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