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Suppressions d'emplois chez PSA : "Il faut un plan d'embauche massif en CDI" car "Peugeot est riche à milliards", estime la CGT

Jean-Pierre Mercier, délégué central CGT du groupe PSA, a demandé, mardi sur franceinfo, que le groupe PSA mette en place un plan d'embauche massif en CDI dans ses usines.

Article rédigé par franceinfo
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Jean-Pierre Mercier, délégué central CGT du groupe PSA, le 23 mai 2014, sur le site de PSA à Poissy (Yvelines). (MAXPPP)

"C'est complètement inacceptable. On ne peut pas imaginer que la direction de PSA continue à vouloir supprimer des milliers d'emplois dans un groupe qui accumule des milliards de bénéfices", a dénoncé, mardi 9 janvier sur franceinfo, Jean-Pierre Mercier. Pour le délégué central CGT du groupe PSA, "il faut un plan d'embauche massif en CDI dans les usines de PSA puisque Peugeot est riche à milliards."

PSA s'apprête à supprimer 2 200 emplois cette année, dont 1 300 en ruptures conventionnelles collectives. Des négociations sont en cours sur le site de Poissy (Yvelines) entre direction et syndicats. Les ruptures conventionnelles collectives sont entrées en vigueur le 1er janvier dernier. Après Pimkie, c'est PSA qui s'empare de ce nouvel outil prévu par les ordonnances réformant le Code du travail. 

franceinfo : Comment réagissez-vous à l'annonce du projet de PSA qui prévoit de supprimer 2 200 emplois cette année ?

Jean-Pierre Mercier : Pour nous, c'est complètement inacceptable. On ne peut pas imaginer que la direction de PSA continue à vouloir supprimer des milliers d'emplois dans un groupe qui accumule depuis plusieurs années des milliards de bénéfices. On s'attend à ce que la direction annonce le 1er mars un nouveau record historique de bénéfices. On parle de plusieurs milliards. Les usines PSA tournent en surrégime. On travaille les jours fériés, les samedis matins, pendant les pauses, les heures supplémentaires. Ce n'est pas possible ! Il faut un véritable plan d'embauche massif en CDI dans les usines de PSA puisque Peugeot est riche à milliards. Il faut embaucher les intérimaires qui composent presque 90% des lignes de production dans certaines usines, il faut embaucher les chômeurs en CDI. C'est comme ça qu'on luttera contre le chômage.

PSA annonce dans le même temps 1 300 embauches en CDI. N'est-ce pas suffisant ?

Nous sommes très loin du compte, car les énormes besoins en main d'œuvre sont sur les lignes de production et dans la fabrication. Sur ces 1 300 embauches en CDI il n'y en aurait que 400 destinés aux usines du groupe en France. A la production, on est très loin du compte. On est encore sur un solde très négatif sur l'emploi. La direction creuse encore le fossé et le sous-effectif sur les usines de PSA. On ne peut pas continuer dans cette direction. Le gouvernement accompagne ces grands groupes industriels multimilliardaires qui suppriment les emplois, c'est un véritable scandale ! On va demander à l'entreprise d'arrêter de supprimer des emplois. La direction a supprimé en cinq ans, près de 25 000 emplois en CDI. Aujourd'hui, ceux qui restent ont une charge de travail qui a explosé. Il y a tous ces intérimaires, ces milliers de jeunes qui ne demandent qu'à être embauchés pour avoir un vrai contrat, un vrai salaire pour pouvoir vivre.

Que pensez-vous de la mise en œuvre des ruptures conventionnelles collectives. Qu'est ce ça change selon vous ?

Cela change à la fois pour le salarié et pour l'employeur, qui n'a plus aucune obligation de justifier économiquement un plan de suppressions d'emplois. Pour lui, c'est le jackpot. Il peut à la fois accumuler des milliards de bénéfices et continuer très tranquillement à supprimer des centaines, des milliers d'emplois. Pour le salarié, on a bien compris qu'il y avait des interrogations, car quand il va partir avec une rupture conventionnelle collective, il semblerait que le délai de carence pour s'inscrire à Pôle emploi serait multiplié par deux. On passerait d'un mois et demi à trois mois de délai de carence. Ce ne sont pas les mêmes avantages pour le salarié qui voudrait partir d'une manière volontaire de l'entreprise. Chez PSA, c'est de moins en moins volontaire.

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