"Moi, La Redoute, je ne pensequ'à ça ". A l'époque de cettepublicité, en 1985, si les Français ne pensent pas forcément qu'à ça, une choseest sûre : la Redoute est LA marque de vente à distance.Tout lemonde a eu, au moins une fois, entre ses mains, ses célèbres catalogues,inventés dès les années 1920, plus de 50 ans après la création de la marque.Entrée enbourse, diversification de l'activité,du tricot aux vêtements, jusqu'à la déco-maison, les années 50 et 60 sourient àla Redoute. Commandes par téléphone, vente par Minitel, l'enseigne suit ensuiteles évolutions technologiques.En 1996,deux ans après le rachat de la Redoute par le puissant groupe PPR, de François-HenriPinault, est créé le premier site Internet. Un virage du e-commerce négociésans véritable stratégie marketing. Et sans suffisamment de moyens techniques,si l'on en croit cette salariée, qui manifestait à Paris l'automne dernier,après l'annonce du nouveau plan social :" Nous il nous faut 24h pourchanger quelque chose sur notre site. Et à l'heure actuelle, sur le web, ce n'estpas possible. Il faut être hyper-réactif. Et nous on ne l'est pas dutout".Le nouveauplan social pourrait coûter leur emploi à près de 1 200 salariés alors queles précédents engagés entre 2008 et 2013 ont déjà fait passer les effectifs de5.000 à 2.500.Mais après avoir injecté des centaines de millions d'euros, PPR,devenu depuis le groupe Kering, décide de vendre la Redoute à deux ancienscadres, pour un euro symbolique. Lessalariés se disent humiliés. La réaction, le 6 novembre dernier, de Fabrice Peeters, délégué CGT. "On nevend même pas l'entreprise. On la donne. On s'en débarrasse. C'est une deuxièmeclaque après tout ce qu'on a pu vivre toutes ces années".Depuis, lesréunions de la dernière chance se succèdent. Jusqu'à cette annonce de ladirection, sur la saisie du tribunal de commerce.A LIRE AUSSI ►►► LaRedoute : trois syndicats refusent de signer le protocole d'accordLe nouveau slogan de la marque, choisi l'andernier, "On a tous une raison d'aimer la Redoute" risque donc bien àl'avenir de ne plus signifier grand-chose pour les salariés...