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"J'espère montrer que le petit peut écraser le grand" : le sous-traitant qui a dénoncé la gestion des déchets d'ArcelorMittal attend beaucoup du procès

Après le scandale médiatique du lanceur d'alerte et les images chocs de sa vidéo, ArcelorMittal se retrouve lundi devant le tribunal correctionnel de Thionville pour "gestion irrégulière des déchets".

Article rédigé par franceinfo - Avec France Bleu Lorraine Nord
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Publié Mis à jour
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Le crassier de Florange (Moselle), le 8 juin 2017.
 (PIERRE HECKLER / MAXPPP)

"J'espère gagner, montrer que le petit peut écraser le grand" : Karim Ben Ali, l'ancien chauffeur d'une entreprise sous-traitante de l'usine ArcelorMittal de Florange (Moselle), attend beaucoup du procès du géant de l'acier. L'entreprise est jugée lundi 27 mai par le tribunal correctionnel de Thionville pour "gestion irrégulière des déchets". 

>> Le sous-traitant qui a révélé avoir dû déverser des déchets toxiques dans la nature dit vivre un "cauchemar"

En juin 2017, la vidéo de l'ancien chauffeur intérimaire, révélée par France Bleu Lorraine Nord, avait fait scandale. Il se filmait en train de déverser un liquide jaunâtre dans le crassier de Marspich (Moselle). Selon lui, il s'agissait d'acide. Cinq millions de personnes avaient alors vu sa vidéo.

La justice a donc ouvert une enquête préliminaire et conclu, 14 mois après, en septembre 2018, qu'il ne s'agissait pas d'acide pur mais d'eau usée avec un faible pourcentage d'acide chlorhydrique.

Pas de pollution selon ArcelorMittal

Selon la procureure de la République, le déversement n'a pas de caractère dangereux et ne semble pas avoir eu d'impact sur l'environnement. Pour autant, la magistrate n'exonère pas complètement l'entreprise car elle n'avait pas l'autorisation de déverser le produit sur le crassier. Karim Ben Ali, très éprouvé par ces révélations, attend aujourd'hui une condamnation du groupe sidérurgique : "J’espère montrer qu'Arcelor n’est pas tout-puissant. On parle d’écologie, de citoyenneté."

Le délit de gestion irrégulière des déchets est passible de deux ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende. ArcelorMittal rappelle qu'il n'y a pas eu de pollution et que sa gestion des déchets a toujours fait l'objet d'un suivi rigoureux.

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