Cet article date de plus de six ans.

ArcelorMittal : le sous-traitant qui a révélé avoir dû déverser des déchets toxiques dans la nature dit vivre un "cauchemar"

Karim Ben Ali a expliqué, lundi à France Bleu Vaucluse, avoir dû quitter la région parce qu'il ne trouve pas d'emploi, depuis qu'il a révélé en juillet 2017 avoir volontairement déversé des déchets toxiques dans la nature à la demande de son employeur.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Le crassier de Florange, le 8 juin 2017.  (PIERRE HECKLER / MAXPPP)

"On dit qu'on est lanceur d'alerte, on est des héros, mais j'ai eu de la pression." Karim Ben Ali est "grillé de chez grillé" depuis qu'il a affirmé en juillet 2017, vidéo à l'appui, avoir volontairement déversé des déchets toxiques dans la nature pendant trois mois, à la demande de son employeur. L'ex-chauffeur de camion d'une entreprise sous-traitante de l'usine ArcelorMittal de Florange (Moselle) raconte, lundi 21 mai à France Bleu Vaucluse, vivre un "cauchemar" et avoir dû déménager dans le sud de la France.

Je suis obligé de quitter la région parce que je ne trouve pas de boulot.

Karim Ben Ali

à France Bleu Vaucluse

"J'ai fait la vidéo, j'ai prévenu un sapeur-pompier, j'ai fait tout ça fin décembre, début janvier, et l'affaire a éclaté seulement au mois de juin", regrette Karim Ben Ali. Celui qui a été "insulté en ville, agressé au centre commercial" explique qu'"Arcelor était au courant à cause du pompier, qui était malheureusement aussi pompier chez ArcelorMittal".

Pourtant, si une telle situation se représentait, le chauffeur assure qu'il "le referait, mais mieux organisé". Karim Ben Ali est conscient de la situation : "Ce que je faisais était interdit et je le savais depuis le début." Là, où les déchets toxiques étaient déversés, il "n'était pas loin des maisons, des bois. Il y avait des marcassins par terre. Deux heures après, il n'y avait plus rien", rapporte-t-il.

Karim dit aujourd'hui préférer à l'expression "lanceur d'alerte" les termes : "Ceux qui font leur devoir citoyen." Malgré cette situation, "s'il y a un employeur qui cherche un bon chauffeur qui n'a pas peur des heures, je suis là", ajoute ce père de deux enfants.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.