Deux sites de Saint Louis Sucre vont fermer, malgré l'offre de reprise des betteraviers français
Le groupe allemand Südzucker, numéro un du raffinage du sucre en Europe, refuse de vendre les sucreries, invoquant la surproduction française.
C'est un "non" catégorique. Le groupe sucrier allemand Südzucker annonce, jeudi 23 mai, refuser de vendre deux sites de production de sa filiale Saint Louis Sucre, à Cagny (Calvados) et Eppeville (Somme), que des betteraviers français proposaient de racheter. "Nous n'arrêtons pas la production de sucre pour la proposer à d'autres acteurs, mais bien pour retirer des capacités du marché", a justifié le patron de Südzucker dans un communiqué.
Il y a une semaine, Franck Sander, le président de l'Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB), avait assuré à la presse que la porte n'était "pas fermée" à une reprise des deux sucreries Saint Louis Sucre. "Südzucker a accepté de recevoir notre offre de reprise par écrit. Nous proposons 30 millions d'euros pour la reprise des deux usines", avait-il expliqué.
130 emplois et 2 300 planteurs concernés
Les betteraviers espéraient ainsi maintenir 130 emplois dans les deux sucreries et la culture de la betterave dans les bassins de production de ces deux sites, où travaillent 2 300 planteurs. Selon la CGB, le rachat aurait permis en outre au numéro un mondial du sucre d'économiser 100 millions d'euros sur les 200 millions qu'il dit avoir provisionnés pour couvrir la fermeture, le plan social et la dépollution de cinq sites appelés à fermer en Europe (un en Pologne, deux en France et deux en Allemagne).
Südzucker a enfoncé le clou jeudi en expliquant la fermeture par la surproduction française de sucre. "La France représente un marché excédentaire et produit deux fois plus de sucre qu'elle n'en consomme. La concurrence y est très forte, tant pour l'approvisionnement en betteraves que pour les débouchés", rappelle le groupe. Pour la direction de Südzucker, "le projet de reprise des sites de Cagny et d'Eppeville ne résoudra pas le problème de surproduction".
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