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Bridgestone comme Continental : "Quand un groupe international prend ce type de décisions, on ne le fait pas revenir dessus", témoigne le maire de Compiègne

Philippe Marini, maire LR de Compiègne, qui avait été confronté en 2009 à la fermeture de l'usine Continental de Clairoix, réagit sur franceinfo à l'annonce de la fermeture du site Bridgestone de Béthune, qui compte 863 salariés.

Article rédigé par franceinfo
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Des employés du site Bridgestone de Béthune, le 16 septembre 2020. (DENIS CHARLET / AFP)

Le gouvernement a annoncé jeudi 17 septembre qu'une réunion avec les dirigeants européens de Bridgestone devrait avoir lieu lundi, après l'annonce de la fermeture du site de Béthune, qui compte 863 salariés. "Quand un groupe international prend ce type de décisions, à mon avis, on ne le fait pas revenir dessus", réagit sur franceinfo Philippe Marini, maire LR de Compiègne, confronté en 2009 à la fermeture de l'usine Continental de Clairoix, 1920 salariés.

franceinfo  : Cela vous rappelle de mauvais souvenirs ?

Philippe Marini : Oui, bien sûr, c'est un coup de massue, on comprend très bien les réactions. Je peux vous apporter mon témoignage, quand un groupe international prend ce type de décisions, à mon avis, on ne le fait pas revenir dessus. On peut adopter toutes les postures que l'on voudra mais l'issue, à mon avis, en tout cas c'est ce que j'ai vécu, est inévitable.

Les réunions, comme celle qui pourrait avoir lieu lundi, ne serviront à rien ?

Pas forcément. Nous avons en France une législation sur la revitalisation des bassins économiques. Dans le cadre de Compiègne-Clairoix, l'agglomération de Compiègne, une agglomération très industrialisée, a demandé, au titre de cette législation, le maximum. Nous avons eu à ce titre, de mémoire, environ 20 millions d'euros, pour primer des créations d'emplois. Mon territoire, entre deux et trois ans, a recréé plus d'emplois que l'on en a supprimés dans l'usine de Clairoix et chez les sous-traitants. Deuxièmement il ne faut pas perdre l'espoir de réanimer un site, puisque quelques années après à Clairoix, il s'est trouvé un chef d'entreprise, un logisticien qui s'est installé. Aujourd'hui il y a 540 personnes au travail sur ce site.  

Tout n'est donc pas perdu ?

On doit raisonner globalement au niveau d'un bassin d'emploi. Je ne connais évidemment pas les contraintes de Béthune et la situation est différente de celle du Compiegnois. On voit aussi que le dialogue avec une entreprise étrangère est difficile. Quand le centre de décision est quelque part à l'étranger, on a évidemment beaucoup moins de capacités d'actions ou de pression que s'il s'agit d'une entreprise dont le centre de décision est en France.

Aujourd'hui, sur quoi doivent se focaliser les pouvoirs publics et les élus locaux ?

Premièrement, il y a la façon dont le plan social va être géré. Dans le cas de Continental, tous les salariés ont fait l'objet d'un accompagnement individualisé, beaucoup ont retrouvé des emplois : je peux dire 1 sur 2, pas les mêmes emplois, il y a des gens qui ont créé des entreprises, il y a eu toutes sortes d'histoires individuelles. Mais il en est resté une moitié qui n'ont pas pu être reclassés. Certains étaient proches de la retraite, n'ont pas pu accepter les propositions qui ont été faites. Chacun est parti avec un capital, en moyenne de 55 000 euros. Ensuite, il y a le traitement économique et je le rappelle, il est du devoir des pouvoirs publics, locaux et nationaux, de faire le maximum pour que l'entreprise qui ferme paye pour la revitalisation, c'est-à-dire pour la création de nouveaux emplois dans d'autres entreprises et pour la création de nouvelles entreprises.

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