: Vidéo Le jour où les Indiscrète ont gagné le droit de continuer à faire vivre leur marque de lingerie fine "made in France"
Après le suicide, en août 2018, du cofondateur de la marque de lingerie haut de gamme Indiscrète, Béatrice Mongella et Christelle Bois se sont battues avec les salariées pour la sauver. Leur combat a ému un homme d’affaires à la retraite. Son plan de continuation vient d’être validé par la justice… Extrait du magazine "13h15 le samedi" du 26 janvier 2019.
Béatrice Mongella et Christelle Bois ont fondé en 2010 l'entreprise de lingerie fine Indiscrète avec Didier Degrand, président de la marque, à Chauvigny, dans le département de la Vienne. Les trois cofondateurs étaient des anciens cadres de l’entreprise de lingerie Aubade qui a licencié en plusieurs vagues une très grande partie de son personnel. Ils avaient décidé d'investir la totalité de leurs indemnités de départ dans la création de cette manufacture de lingerie fine, haut de gamme, entièrement confectionnée en France et vendue à domicile.
La jeune entreprise n’a pas eu les reins assez solides pour faire face aux imprévus dans ce secteur textile très concurrentiel : dette importante, défaut d’un gros client… et liquidation judiciaire en juillet 2018. Deux semaines plus tard le dirigeant mettait fin à ses jours dans l’entreprise. Les deux femmes décident alors de se battre pour sauver la marque, les emplois, mais aussi honorer la mémoire du disparu. Personne n'a compté les heures supplémentaires à faire. Le drame et le combat des Indiscrète, largement médiatisés, a ému un homme d’affaires à la retraite. Michel Gouzon s'est proposé alors pour leur apporter son expérience et des capitaux. L’espoir est revenu... mais tout restait à faire.
"Je pars dans un projet d’investisseur, pas de cession"
Pour que l’offre du repreneur soit recevable par la justice, le nouveau triumvirat va devoir monter un dossier solide en quelques jours. Pour développer Indiscrète, Michel Gouzon veut créer une ligne pour les hommes et ouvrir une boutique à côté de l'usine de confection haut de gamme labellisée Entreprise du patrimoine vivant (EPV). "Je pars dans un projet d’investisseur, pas de cession", précise l’entrepreneur qui s’inscrit dans un projet de continuation et s’estime ainsi "prioritaire" face à une offre concurrente. Après deux mois de créativité et de travail acharné, l’audience au tribunal de commerce de Poitiers a eu lieu…
Ce 15 janvier 2019, le verdict doit tomber d’une minute à l’autre. Des soutiens anonymes appellent l’usine pour avoir des informations. Michel Gouzon est derrière son ordinateur. La machine à café fonctionne à plein régime. L’attente est pénible : "Je voudrais savoir si je vide mon bureau" ; "C’est du martyre leur truc, c’est de l’insoutenable." Et le téléphone sonne enfin : celui qui s’est porté au secours des Indiscrète passe le combiné à Christelle Bois en face de lui : le plan de continuation présenté est validé ! L’émotion submerge les trois dirigeants qui annoncent la bonne nouvelle à celles qui n’ont pas ménagé leurs efforts, solidaires dans la difficulté. La bouteille de champagne est débouchée dans les larmes et les rires. Les vingt-huit salariés peuvent respirer. Aucun licenciement ne devrait avoir lieu.
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