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Vidéo "La sacralisation absolue des droits du sang continue de primer sur les intérêts des enfants", estime Lyes Louffok, qui a passé des années en foyer

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VIDEO. "On a encore très peu de retraits de l'autorité parentale", déplore Lyes Louffok
VIDEO. "On a encore très peu de retraits de l'autorité parentale", déplore Lyes Louffok VIDEO. "On a encore très peu de retraits de l'autorité parentale", déplore Lyes Louffok
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

Il s'exprimait dans le cadre d'un débat organisé après la diffusion sur France 2 de "L'Enfant de personne", une fiction inspirée de son histoire.

"Je ne lui en veux pas", déclare aujourd'hui Lyes Louffok quand il évoque sa mère biologique. Brutalement arraché à sa mère d'accueil, qui l'avait recueilli bébé, et qui souhaitait pourtant l'adopter, il a été confronté pendant des années à la violence des foyers de l'aide sociale à l'enfance, qui refusait de couper le lien avec sa mère biologique, pourtant incapable de s'occuper de lui. "J'en veux à la sacralisation absolue des droits du sang dans notre pays, qui continue de primer sur les intérêts des enfants", a-t-il expliqué, lundi 15 novembre, après la diffusion sur France 2 de L'Enfant de personne, une fiction inspirée de son histoire.

"Quand on est placé pendant 18 ans, il y a des traces, et parfois des plaies béantes, qui mettent beaucoup de temps à se refermer. Un placement, c'est parfois vivre en marge de la société."

Lyes Louffok, ancien enfant placé

sur France 2

"J'aurais pu rester dans cette [première] famille d'accueil si on avait retiré l'autorité parentale à ma mère, ce qui aurait été logique car elle est sous tutelle et donc, au regard de la loi, irresponsable juridiquement des actes qu'elle commet", regrette le jeune homme, aujourd'hui membre du Conseil national pour la protection de l'enfance. Et si Lyes Louffok reconnaît une "prise de conscience des professionnels du travail social, spécifiquement sur ce sujet, qui commencent à évaluer les compétences parentales", les mentalités n'évoluent "pas assez rapidement", selon lui, "car on a encore très peu de retraits de l'autorité parentale".

VIDEO. "Quand on est placé pendant 18 ans, il y a des traces, et parfois des plaies béantes", explique Lyes Louffok
VIDEO. "Quand on est placé pendant 18 ans, il y a des traces, et parfois des plaies béantes", explique Lyes Louffok VIDEO. "Quand on est placé pendant 18 ans, il y a des traces, et parfois des plaies béantes", explique Lyes Louffok


"Je déplore le fait que tous les enfants placés n'aient pas la possibilité d'être assistés par un avocat"
dans les procédures qui les concernent, poursuit Lyes Louffok. "Quand on est devant le juge des enfants, qu'on a 5 ans, c'est très intimidant. On a l'impression d'avoir commis un acte qui serait répréhensible. Tous les deux ans, j'avais affaire à une personne différente." 

Auteur en 2014 du livre Dans l'enfer des foyers (Flammarion), Lyes Louffok souhaite interpeller les pouvoirs publics sur l'état du "système de protection de l'enfance" en France. Il réclame enfin que tous les enfants placés conservent leur protection jusqu'à 21 ans, ainsi que la création d'une instance indépendante nationale de contrôle.

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