: Vidéo Covid-19 : une chute d'activité "de l'ordre de 20%" dans les hôtels et pour les organisateurs de réceptions en France
Didier Chenet, le président du Groupement national des indépendants (GNI) de l'hôtellerie-restauration, a demandé, mardi sur franceinfo, des "mesures exceptionnelles" pour soutenir le secteur.
L'impact de l'épidémie de coronavirus Covid-19 se fait durement sentir dans le secteur de l'hôtellerie, de la restauration et chez les traiteurs qui organisent des réceptions. Selon Didier Chenet, le président du Groupement national des indépendants (GNI) de l'hôtellerie-restauration, une chute d'activité "de l'ordre de 20%" était d'ores et déjà enregistrée mardi 3 mars. Selon lui, la chute du chiffre d'affaires va s'amplifier dans les semaines à venir, notamment pour les traiteurs qui organisent des réceptions en France.
"C'est un secteur qui connaît une baisse d'activité de 20% mais qui pour les deux prochains mois enregistre sur ses carnets de commande une baisse de 30%", a poursuivi Didier Chenet, en parlant des traiteurs organisateurs de réceptions, durement touchés par les annulations de congrès et d'événements, en raison de l'épidémie de coronavirus.
Les touristes chinois désertent la France
La disparition totale de la clientèle chinoise, car "il n'y a plus aucun Chinois qui vient aujourd'hui visiter la France", rappelle Didier Chenet, pèse également fortement sur les comptes des hôteliers et des restaurateurs. "Si ça ne représente que 2,5% des touristes, c'est 7% en terme de devises. Un touriste chinois dépense en moyenne trois fois plus que les autres touristes, il dépense en moyenne 5 400 euros par voyage", a expliqué Didier Chenet, qui s'inquiète de la durée de la crise.
D'autres domaines "pour lesquels on ne s'y attendait pas forcément" sont également touchés. "Les cafés-discothèques, par exemple, qui sont des lieux d'échange. Désormais on a peur d'être à côté de quelqu'un et d'être contaminé", a détaillé Didier Chenet. Les restaurants sont "un peu moins" touchés.
"Le secteur ne tiendra pas"
Didier Chenet a appelé le gouvernement à prendre des dispositions pour soutenir l'ensemble de la profession, durement touchée par plusieurs autres crises ces dernières années, entre les attentats et les manifestations massives des "gilets jaunes", ou encore les grèves contre la réforme des retraites. "Si le gouvernement ne prend pas des mesures drastiques, le secteur ne tiendra pas. Nous avons connu les 'gilets jaunes', des grèves de sept semaines en France. Il faut que le gouvernement prenne des dispositions", a réclamé Didier Chenet.
Le GNI demande un "moratoire sur le paiement des charges sociales et fiscales pour l'ensemble de la profession, un moratoire sur les emprunts, car les entreprises ont investi et emprunté, mais aujourd'hui se retrouvent sans trésorerie et la suspension immédiate de la taxe de 10 euros sur les extra [amende forfaitaire payée depuis le 1er janvier dernier par tout employeur qui embauche un CDDU, dit "contrat d'extra"] qui nous a été sortie du chapeau au 1er janvier et qui vient pénaliser les traiteurs et les hôteliers".
Didier Chenet demande aussi un geste sur l'assurance chômage des saisonniers, qui dénoncent déjà depuis des semaines le durcissement par le gouvernement des règles d'indemnisation. "La saison va être raccourcie, et de ce fait, avec les nouvelles règles, nous allons avoir des saisonniers qui vont être sur le carreau car ils n'auront jamais les six mois d'activité saisonnière. C'est exceptionnel, mais à situation exceptionnelle, nous demandons des mesures exceptionnelles", a plaidé Didier Chenet.
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