Tourisme : l'UMIH craint "une perte de chiffre d'affaires et de ne pas pouvoir répondre à la demande"
Si les touristes seront bien au rendez-vous, c'est le manque de personnel qui inquiète les professionnels de l'hôtellerie. "Il se pourrait que certains restaurants arrêtent le service à 21 heures au lieu de 22h30", craint Brice Sannac, président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih) dans les Pyrénées-Orientales.
"On a un déficit de personnel de 20 à 30%", a indiqué mercredi 25 mai sur franceinfo Brice Sannac, président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH) dans les Pyrénées-Orientales, à la veille d'un long week-end de l'ascension. "L'inquiétude est là", a-t-il déploré, alors que la période estivale approche. "Au niveau national, on considère qu'on a 200 000 collaborateurs qui ont quitté la branche hôtellerie-restauration", a poursuivi Brice Sannac, pour qui il manque "entre 2 000 et 4 000 collaborateurs" dans le secteur du tourisme au niveau de son département.
Le président de l'Umih Pyrénées-Orientales a fait part du "sentiment de frustration" des professionnels dans un département qui compte "plus de 40 000 demandeurs d'emploi". "Le manque d'équipes et de mains" contribuent, selon lui, à dégrader les conditions de travail des salariés du secteur. "On est obligé de leur demander un peu plus de travail, certains sont contents parce que cela fait plus d'heures et plus de revenus, mais la crainte c'est d'avoir une perte de chiffre d'affaires de l'ordre de 25% cet été et de ne pas pouvoir répondre à la demande", a expliqué Brice Sannac.
Les réservations battent leur plein
Une situation d'autant plus complexe que "les réservations sont là". "On affiche pour ce week-end un taux d'occupation de 100% sur le littoral des Pyrénées-Orientales", a-t-il indiqué. La saison estivale doit commencer réellement "à partir du 10 juin". "Pour l'été, nous sommes déjà à plus de 40 à 45% de réservations en juillet et 50% en août", a affirmé Brice Sannac. Bien qu'il espère, "avec optimisme" que la saison "va battre son plein le plus tard possible, jusqu'à la mi-octobre", il redoute des services écourtés et des fermetures anticipées.
"Il se pourrait que certains restaurants arrêtent le service à 21 heures au lieu de 22h30, il y aura peut-être des hôtels qui ne pourront pas proposer 100% de leurs chambres la semaine par manque de personnel pour s'occuper de l'entretien", a-t-il averti. "Ne pas pouvoir répondre à toute la demande est un véritable gâchis", a résumé Brice Sannac, qui rappelle que la situation est "d'autant plus inquiétante qu'il y a une dette Covid à rembourser" pour les acteurs du secteur qui ont contracté des prêts garantis par l'État.
Interrogé sur les raisons de ces difficultés de recrutement, Brice Sannac a tenu à rappeler "qu'on n'est pas à la mine" dans cette branche.
"On est sur des conditions de travail contraignantes, puisqu'on travaille quand les autres s'amusent."
Brice Sannac, président de l'Umih Pyrénées-Orientalesà franceinfo
"Mais dans notre branche, dans les Pyrénées-Orientales, le salaire est supérieur au salaire moyen de tout autre secteur confondu dans le département", a fait valoir le représentant de l'Umih qui a suggéré de plutôt "baisser les charges salariales pour être plus attractif". "Nos métiers ont trop souffert d'être les voies de garage des mauvais élèves, il faut mieux communiquer dessus", a-t-il indiqué avant de conclure : "On fait le plus beau métier du monde, car nous sommes payés à faire plaisir aux Français".
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