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Relance du secteur touristique : "Nous n’avons pas encore rattrapé tout ce qui a été perdu", estime le président de l’Alliance France Tourisme

Le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé samedi 20 novembre un plan à 1,9 milliard d'euros pour relancer le tourisme en France.

Article rédigé par franceinfo
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La plage centrale de Biscarosse (Landes). Photo d'illustration. (THIBAULT TOULEMONDE / MAXPPP)

"Malgré la reprise, la pandémie n’est pas complètement réglée, et nous n’avons pas encore rattrapé tout ce qui a été perdu", a expliqué samedi 20 novembre sur franceinfo Dominique Marcel, le président de l’Alliance France Tourisme. Il réagissait aux annonces du premier ministre Jean Castex, qui prévoit une enveloppe de près de 1,9 milliards d’euros pour aider le secteur du tourisme, dont 750 millions sous forme de prêts.

franceinfo : Deux milliards, c’est suffisant pour redynamiser le secteur du tourisme ?

Dominique Marcel : C’est un secteur important, qui représente 8% du PIB et deux millions d’emplois, qui a été très touché par la crise. Je ne pense pas qu’on puisse dire que ça va suffire. C’est une première étape que nous apprécions, parce que c’est une approche globale, qui embrasse la montée en qualité, la valorisation de nos atouts touristiques, le tourisme durable, le numérique, et évidemment la valorisation de l’attractivité de ces métiers. Nous connaissons une très grave crise de recrutement, qui risque de gêner la reprise de nos activités. Nous sommes satisfaits des sujets traités, beaucoup de ces propositions correspondent à nos orientations publiées dans notre livre blanc sur l’avenir du tourisme. Il y a eu un rattrapage cet été, les vacances de la Toussaint se sont très bien passées. Le secteur a été très soutenu par les pouvoirs publics [38 milliards d’aides pendant la crise sanitaire]. Malgré la reprise, la pandémie n’est pas complètement réglée, et nous n’avons pas encore rattrapé tout ce qui a été perdu. La concurrence va s’exacerber : tous les pays sont dans la même situation.

Cette aide, c’est en grande partie des prêts, il faudra les rembourser à un moment.

Oui, mais généralement, ce sont des prêts faits dans des conditions qui facilitent le remboursement. Nous espérons surtout que ces moyens seront amplifiés dans les années qui viennent. C’est une première étape, mais le tourisme a besoin d’une stratégie nationale qui se décline à long terme.

Que faut-il pour que la France reste numéro un mondial du tourisme ?

Je pense que les objectifs sont là. Nous avons une diversité de sites, de paysages incomparables, mais elle n’est pas suffisamment mise en valeur. L’idée est de mettre toute cette offre en réseau pour enrichir l’expérience client, valoriser et faire monter en gamme nos offres pour attirer et répondre aux demandes des visiteurs. La France, première destination de tourisme, n’est plus la première destination en termes de dépense. C’est pourquoi il faut monter en grade, en qualité, mieux valoriser nos atouts touristiques. C’est une œuvre de longue haleine. Nous faisons un métier de services, où nous accueillons les visiteurs. Si nous n’avons pas des professionnels qualifiés, complètement engagés, et suffisamment nombreux pour répondre aux attentes, on ne réussira pas. Le volet valorisation des métiers et des carrières est absolument essentiel, car ce sont des emplois fondamentaux. Nous avons besoin de muscler nos écoles de formation, et il est prévu dans le plan de créer un taux et un réseau d’excellence.

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