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Le Conseil d'État refuse la réouverture des discothèques : "une injustice", réagit l'Umih Nuit

Les patrons de boîte de nuit demandaient à pouvoir rouvrir le 30 juin. Les sages ont estimé que l'évolution de l'épidémie Covid-19 ne le permettait pas.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Une discothèque fermée en raison de l'épidémie de Covid-19 à Périgueux (Dordogne), en décembre 2020. (XAVIER DALMONT / FRANCE-BLEU PÉRIGORD)

"Aujourd'hui, je ressens encore plus d'injustice", dénonce, vendredi 21 mai, sur franceinfo, Thierry Fontaine, président de la branche "Nuit" de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih), alors que le Conseil d'État vient de rejeter la demande des exploitants de discothèques qui demandaient leur réouverture d'ici au 30 juin. Les sages ont jugé que le maintien de la fermeture "n'est pas disproportionné", compte tenu de la situation épidémique.

franceinfo : Quelle est votre réaction après cette décision du Conseil d'État ?

Thierry Fontaine : Quand on lit la décision, on se dit que c'est un peu choquant. On se demande vraiment si le Conseil d'État est une juridiction de régulation ou pas. Je ne dis pas que nous devions forcément gagner, mais en tout cas, nous avions tous les arguments.

Je crois que la France entière est choquée et dans l'incompréhension de voir que les discothèques restent fermées alors qu'on rouvre les concerts sans distanciation sociale et avec 5 000 personnes.

Thierry Fontaine

à franceinfo

C'est quand même illogique et une discrimination qui est clairement établie sur la discrimination financière. On se demande vraiment pourquoi nous sommes allés devant cette juridiction. C'est triste, mais aujourd'hui, je ressens encore plus d'injustice qu'avant d'aller devant le Conseil d'État.

L'un de vos arguments, c'est de dire qu'aller en discothèque n'est pas plus dangereux en matière de circulation du virus qu'aller à un concert ?

Personnellement, je continue de comparer les situations. Je compare une fête de mariage où l'on danse devant un DJ avec une discothèque, je compare des concerts où l'on chante des refrains sans distanciation avec une discothèque. Je ne vous parle même pas des établissements échangistes qui seront aussi ouverts le 30 juin.

Je serais curieux de lire le protocole sanitaire qui permet la distanciation sociale au sein des clubs échangistes.

Thierry Fontaine

à franceinfo

Donc, quand vous avez ces arguments, que les ministères ne répondent pas et que le Conseil d'État donne raison à l'État, je me dis que les dés sont pipés.

Quelle est la suite pour vous ? Quelle date de réouverture espérez-vous désormais ?

Nous restons sur une volonté de réouverture au 30 juin. Nous n'allons pas nous laisser faire. Nous allons continuer à avancer là-dessus et à faire entendre nos arguments auprès du gouvernement parce qu'il faut qu'ils soient entendus. On ne peut pas traiter une population de cette manière. Il y a une discrimination financière depuis le début, maintenant il y a une discrimination à l'ouverture. Le gouvernement ne peut pas naviguer en laissant les Français que nous sommes de côté comme ça, sans justification. Quand il n'y pas d'argument à nous opposer face à ce qu'on dit, ça ne ressemble quand même plus trop à un débat démocratique.

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