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Fin des terrasses chauffées : "Une mise à mort pour certains cafetiers" s'alarme Laurent Lutse, président de la branche cafés de l'UMIH

Parmi les décisions prises lors du Conseil de défense écologique lundi, l'interdiction des terrasses chauffées provoque déjà la levée de bouclier des cafetiers. Le président de la branche café de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie Laurent Lutse dit craindre des fermetures de commerces en cascade. 

Article rédigé par franceinfo
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D'après Laurent Lutse, les terrasses chauffées représentent aujourd'hui 30% du chiffre d'affaires de certains cafetiers. Photo d'illustration (LAVIEILLE PHILIPPE / MAXPPP)

L'annonce est tombée lundi 27 juillet, à la suite du Conseil de défense écologique. La ministre de l'Ecologie, Barbara Pompili, veut interdire l'utilisation des chauffages en extérieur, qu'elle estime être une "aberration écologique". Laurent Lutse, le président de la branche cafés, brasseries et établissements de nuit de l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie (UMIH), réagit sur franceinfo : "Ce sera peut-être la mise à mort de certains cafetiers".

franceinfo : Êtes-vous prêt à vous passer des terrasses chauffées ?

Laurent Lutse : C'est vrai que la terrasse chauffée apparaît comme une aberration écologique. Ça, nous l'avons dit, mais elles sont aussi une contrepartie économique non négligeable pour notre secteur. Avec ces terrasses, et les aménagements, ça représentait quand même 30% du chiffre d'affaires. Nous ne sommes pas les seuls concernés par des aberrations écologiques. Les villes ont d'autres chantiers à mener, comme les lumières allumées en continu dans les bâtiments publics.

C'est sûr qu'il y a des choses qui sont énergivores, comme le système au gaz qui rejette du CO2. Mais il y a d'autres solutions, par exemple avec des infrarouges, qui coûtent à peu près 3 € par jour, pour 10 heures de fonctionnement et sans rejet.

Il faudra qu'il y ait une concertation. Le président de la République nous avait dit qu'il y aurait une concertation. Donc, on sera prêt. On sera prêt à négocier avec l'Etat.

Laurent Lutse

à franceinfo

Les cafetiers feront forcément des économies d'énergie, si les terrasses chauffées disparaissent ?

Oui, mais quand vous voyez tous ces bâtiments publics qui restent ouverts toutes les nuits, c'est pareil ! Le timing est quand même curieux. J'ai été surpris, quand même, parce que le secteur n'est pas encore remis de la crise covid et on découvre cette déclaration ce matin qui peut représenter une fermeture, une mise à mort, peut-être, pour certains cafetiers qui ont des terrasses chauffées.

Pourquoi faut-il une concertation pour fermer des terrasses chauffées? Elles n'ont pas toujours existé.

C'est vrai, c'est arrivé avec l'interdiction de fumer, à l'époque, à l'intérieur de l'établissement. Donc, c'était cette mesure qui permettait de rattraper un peu de chiffre d'affaires par rapport aux fumeurs. Mais ce qu'il faut, c'est qu'on soit bien tous d'accord. On pourra trouver des moyens alternatifs, comme pour les terrasses. On peut mettre des zones plastifiées, ou encore des Brasero au bois.

Pour l'instant, il faut vraiment qu'on puisse préparer une concertation avec nos professionnels et l'Etat. Rennes, par exemple, qui a interdit les terrasses chauffées, c'est arrivé après une concertation qui a duré trois ans, avec la Ville et les commerçants. Ça ne s'est pas fait du jour au lendemain. Donc, ils ont trouvé des solutions : l'hiver, ils ont mis en place des plaids, par exemple. C'est une solution écologique. La ministre a annoncé que ça serait pour la fin de l'hiver. J'espère que l'on pourra commencer des concertations en septembre, ou en octobre, avant que la mesure n'entre en vigueur en mars prochain.

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