Covid-19 : un "coup de grâce", les professionnels de la restauration appréhendent le couvre-feu
"On n'est pas la main tendue pour avoir que des aides, on veut continuer à travailler" assure Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants de France.
"C'est une forme de coup de grâce", a réagi vendredi 16 octobre sur franceinfo, Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants de France (CDF), à quelques heures de l'instauration d'un couvre-feu pour au moins quatre semaines dans huit métropoles de France, ainsi que Paris et toute l'Ile-de-France, pour lutter contre le Covid-19.
Sur le plan économique, le gouvernement a été quasiment exemplaire
Francis Palombià franceinfo
"C'est un gros, gros problème, parce que le service du soir est flingué avec la fermeture à 21h, on aurait largement préféré rester dans une médiane à 22h, 22h30", a déclaré le président de la Confédération des commerçants de France. Il reconnaît que "Bruno le Maire a fait des annonces intéressantes notamment sur les loyers, sur un crédit d'impôt auprès des propriétaires qui feraient des concessions à des locataires commerçants".
À propos du télétravail, Francis Palombi estime qu'"il ne faut pas non plus que le gouvernement insiste lourdement et de trop dessus, parce que c'est moins d'économie, moins de restauration, c'est une forme de régression économique".
Ça fend le cœur de ne plus pouvoir recevoir des gens dans notre établissement et échanger avec eux
Romain Vidalà franceinfo
"Cette joie de vivre qu'on nous avait suspendu pendant le confinement va être de nouveau suspendue à cette durée de quatre à six semaines", a réagi vendredi sur franceinfo Romain Vidal, secrétaire général du Groupement national des indépendants de l’hôtellerie et de la restauration (GNI).
"On a respecté le protocole sanitaire" avec les clients, souligne Romain Vidal. "Six personnes à table, c'était quand même des moments conviviaux, aussi bien pour eux que pour nous, car on aime notre travail, on aime ce moment-là."
Rester ouvert jusqu'à 21 heures ou fermer après le service de midi
Le couvre-feu qui entre vigueur va être "compliqué" pour la profession, assure le représentant du GNI : "Le service du soir, qui représente deux tiers du chiffre d'affaires d'un restaurant, ne pourra pas vraiment se faire puisque 21 heures chez soi, ça veut dire fermer beaucoup plus tôt. Commencer à 18 heures, ce n'est pas dans notre culture. Nous, on est plutôt au verre de vin et à l'apéritif."
Romain Vidal pense qu'un "petit service pourra être sauver". Mais il s'interroge : "Est-ce que le jeu en vaudra la chandelle ? Chaque établissement devra faire ses propres calculs". Pour lui, dans sa brasserie parisienne, le choix est fait, "on ferme le soir totalement. On va même fermer en milieu d'après-midi ou juste après le service de midi pour limiter au maximum les frais." Mais, même à midi, il doute que "les Français, les Parisiens, seront présents". Avec le télétravail, "les gens sont beaucoup moins présents. Les quartiers sont déserts. On ne voit pas passer de voiture ni de piétons pendant dix minutes. Ça devient une zone morte, Paris".
Quand on a une baisse de chiffre d'affaires de 40 à 50%, ça veut dire qu'on ne se paye plus
Romain Vidalà franceinfo
Le secrétaire général du GNI Paris Île-de-France est pessimiste pour l'avenir. "On annonce quand même toujours 200 000 suppressions d'emplois d'ici la fin de l'année" dans l'hôtellerie-restauration. Il précise que "l'activité partielle est une aide surtout pour les salariés" et que le fonds de solidarité "n'est pas un revenu pour les entrepreneurs". "Ça veut dire zéro euro de revenus. Beaucoup ne se payent plus.
Romain Vidal lance "un cri d'alerte" en pensant à ses collègues "qui étaient sur le point de partir à la retraite" et qui ne le peuvent plus. Romain Vidal espère "que le gouvernement entendra certains problème" et que "des terrains d'entente pour pouvoir faire survivre les métiers" pourront être trouver.
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