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Contrôle du pass vaccinal par les restaurateurs : "Ce n'est pas sérieux, fichez-nous un peu la paix", implore l’Umih

Jean Terlon, vice-président de l’Umih, principal syndicat de l'hôtellerie restauration, estime que les professionnels qu'il représente ne sont pas assermentés pour demander des pièces d'identité aux clients lors de contrôle d'un éventuel pass vaccinal.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une personne montre son pass sanitaire en entrant dans un restaurant, (MOURAD ALLILI / MAXPPP)

"Ce n'est pas sérieux, fichez-nous un peu la paix", a imploré mercredi 29 décembre sur franceinfo Jean Terlon, vice-président de l’Umih, principal syndicat de l'hôtellerie restauration, à l'adresse du gouvernement qui s'apprête à transformer le pass sanitaire en pass vaccinal en laissant la possibilité aux restaurateurs de contrôler l'identité de leurs clients.

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Le texte est examiné ce mercredi par la commissions des lois à l'Assemblée nationale. "En aucun cas, on est responsables de la non fiabilité de ces pass sanitaires", "c'est le problème de l'État", estime-t-il.

franceinfo : Comment envisagez-vous ces contrôles ?

Jean Terlon : C'est la deuxième fois qu'on remet ça sur le tapis. Je pensais que la première fois tout le monde avait compris, que juridiquement, ce n'était pas faisable. Nous ne sommes pas assermentés pour demander des pièces d'identité aux clients sur un pass sanitaire ou un pass vaccinal. La contrainte des professionnels qu'ils peuvent faire très bien et se fait très bien, c'est de contrôler des pass sanitaires pour faire entrer les gens. Les clients demandent, d'ailleurs, à se faire contrôler si on a oublié, mais en aucun cas on est responsables de la non fiabilité de ces pass sanitaires. Je ne sais pas pourquoi on refuse de mettre tout simplement une photo sur le QR code du pass sanitaire. Cela ne passerait pas par la loi. Mais c'est anticonstitutionnel. On a déjà traité le sujet avec le gouvernement. Cela avait été retoqué. Mais là c'est même pire. On nous dit : vous serez autorisés à faire comme vous voulez. Ça veut dire qu'on va faire quoi ? C'est de la discrimnation. Pourquoi vous allez contrôler un client et pas un autre ?

Vous allez pouvoir le faire si vous avez un doute...

Comment voulez vous qu'on ait un doute ? On nous donne un pass sanitaire avec un QR code. On le flashe. Qu'est-ce qui peut nous donner un doute ? On a aucun doute à avoir. Il n'y a pas la photo. A part s'il y a un pass sanitaire avec le prénom d'un homme et que j'ai une femme en face de moi. Cela peut éveiller un doute. Ce n'est pas sérieux, fichez-nous un peu la paix ! Ne mettez pas dans la loi des choses aussi compliquées. Je dis au gouvernement : faites en sorte que vos pass sanitaires soient sécurisés. Pour les sécuriser, il faut y incorporer une photo et je pense que le sujet est réglé. On dirait que les solutions simples, on ne veut pas les faire dans ce pays. C'est quand même incroyable ! On a un pass sanitaire avec un QR code qui est falsifiable. Cela ne devrait pas être falsifiable. Ce n'est pas notre problème.

C'est donc le problème des forces de l'ordre ?

Elle le font très bien. Elle le font avec discernement, avec douceur et cela se passe très bien. Ce n'est pas la peine d'aller nous mettre dans une position impossible à tenir. Le pire, c'est l'entre-deux. C'est-à-dire : vous aurez la possibilité si vous le souhaitez. C'est le problème de l'État de faire en sorte que le pass sanitaire ne soit pas frauduleux.

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