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Concurrence accrue et guerre des prix... Les réservations par internet ont mis en difficulté les tour-opérateurs comme Thomas Cook

Le géant du voyage Thomas Cook a annoncé sa faillite lundi matin. La faute à un modèle vieillisant selon des spécialistes du secteur. 

Article rédigé par franceinfo, Thomas Pontillon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un voyageur devant un guichet d'enregistrement Thomas Cook dans un aéroport en Angleterre le 23 septembre 2019.  (VICKIE FLORES / EPA)

Arriver dans une capitale, louer une voiture ou encore changer d’hébergement… La manière de voyager a évolué ces dernières années, avec internet qui a multiplié les offres et les acteurs. Ces nouvelles facilités poussent des opérateurs historiques comme Thomas Cook à la faillite, à cause d’un modèle économique trop ancien.

Internet a changé les habitudes 

C’est un paradoxe : nous n’avons jamais été aussi nombreux à partir en voyage et pourtant un tour-opérateur historique comme Thomas Cook met la clef sous la porte. "On a dépassé de très loin le milliard de touristes dans le monde", explique Jean Da Luz, le directeur de la rédaction de Tourmag. Pourtant, l’industrie du tourisme a totalement changé. "Les entreprises avec une grande intégration verticale qui offraient tous les services avec hôtel et avion" n’attirent plus. Désormais, les clients souhaitent créer leur voyage sur mesure.

Selon Jean Da Luz, les acteurs historiques "sont devenus des colosses aux pieds d’argile" car pour échapper au tourisme clef en main, les nouvelles technologies et internet ont tout chamboulé. "De plus en plus de gens organisent eux-mêmes leurs propres voyages. Même les agences de voyages se sont réapproprié ce qui était leur métier d’origine, c’est-à-dire préparer les voyages pour les clients et non pas acheter les voyages de tour-opérateur", conclut Jean Da Luz.

Une concurrence de plus en plus rude 

Autre conséquence de la révolution numérique : le nombre d’offres a été démultiplié. Désormais les tour-opérateurs et les hôtels côtoient Airbnb, et la concurrence des prix est féroce. "Aujourd’hui, quand on vend un produit, on le vend sur 300 canaux différents", explique Patrick Vicériat, président de l’association francophone des experts et scientifiques du tourisme. "Tout cela nuit considérablement au secteur", poursuit-il. Il décrit une concurrence extrêmement forte où "la recherche du prix se conjugue avec internet", alors que voyager a un coût.

"Le prix cassé a tué le secteur."

Patrick Vicériat

à franceinfo

Selon Jean Da Luz, cette politique de bas prix et de guerre tarifaire peut mener à des faillites. Il prend d’ailleurs l’exemple d’Aigle Azur ou encore XL Airways. "Le low cost est un modèle économique dont la fiabilité n’est pas totalement confirmé aujourd’hui".

Selon René-Marc Chikli, le président de l'association des tours opérateurs, cette concurrence risque de continuer. "Le secteur du tourisme est en recomposition depuis plusieurs années, et ça va l’être encore quand on voit les acteurs qui vont se présenter sur le marché comme Google ou Amazon".

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