: Vidéo "Je n'entends pas cette défiance, j'entends le besoin de dialoguer" : Nicole Belloubet répond aux contestations contre la réforme de la justice
La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, était l'invité de franceinfo, mercredi, alors que les avocats, magistrats et greffiers se sont mobilisés contre la réforme de la justice, dans le cadre d'une journée "justice morte".
Avocats, magistrats et greffiers se sont mobilisés, mercredi 11 avril, contre la réforme de la justice, dans le cadre d'une journée "justice morte". "Je n'entends pas cette défiance, j'entends le besoin de dialoguer", a assuré sur franceinfo, la ministre de la Justice Nicole Belloubet.
"Nous avons tenu compte d'un nombre important d'observations qui ont été formulées", a-t-elle poursuivi. "Dans le texte, beaucoup d'éléments qui avaient été mis en exergue, par les avocats notamment, ont été pris en compte. Donc nous sommes vraiment dans un dialogue permanent et fécond", a expliqué Nicole Belloubet. "Je crois qu'il y a des choses qui sont dites qui ne correspondent pas à la réalité", a regretté la ministre.
Tous les tribunaux d'instance resteront avec leurs compétences et avec des magistrats qui seront là pour trancher les litiges
Nicole Belloubetà franceinfo
Nicole Belloubet, s'est déclarée "prête à entendre les inquiétudes", mais a réaffirmé que "la justice du quotidien continuera à s'exercer partout en France, dans les 300 et plus tribunaux d'instance".
La ministre de la Justice a annoncé que la fusion des tribunaux de grande instance et d'instance "est une fusion administrative qui n'aura aucun conséquence pour le justiciable". Au contraire, selon Nicole Belloubet, tout sera fait pour "rapprocher plus encore la justice du justiciable".
La garde des Sceaux souhaite "vraiment une justice pour le justiciable". Nicole Belloubet entend par là qu'elle "soit plus simple, plus rapide et plus proche, et c'est trois mots-là, je veux vraiment qu'ils se concrétisent".
"Ce n'est pas la fin de la cour d'assises"
Nicole Belloubet est également revenue sur le projet contesté d'expérimentation de tribunaux départementaux criminels pour juger certains crimes. Selon la ministre, il "permettra d'avoir un jugement plus rapide et parfois de permettre de juger en tant que crime des infractions qualifiées de crime et que les victimes demandent parfois de correctionnaliser pour avoir un jugement plus rapide".
"La France est parfois condamnée par la Cour européenne des droits de l'homme pour trop de lenteur à rendre la justice, s'est justifiée Nicole Belloubet. Nous proposons donc d'expérimenter au niveau de la première instance, pour la procédure criminelle, un tribunal criminel départemental, qui est très demandé par un certain nombre d'acteurs du monde de la justice."
En revanche, Nicole Belloubet a tenu à rappeler "qu'en appel et que pour les crimes commis de perpétuité ou commis en récidive, la cour d'assises sera toujours compétente". La ministre a assuré que "ce n'est pas la fin de la cour d'assises".
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