Santé : 350 patients recrutés pour un essai clinique illégal
Un essai clinique sauvage a eu lieu près de Poitiers (Vienne), au cœur d'une abbaye. Au moins de 350 personnes avaient été recrutées pour tester des patchs contre Alzheimer et Parkinson. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, s'est dite "effondrée, horrifiée".
Les tests ont été menés dans l'abbaye Sainte-Croix de Saint-Benoît, dans la Vienne, pendant un an, essentiellement sur des malades d'Alzheimer et Parkinson. Au moins 350 personnes ont reçu des patchs contenant deux molécules proches de la mélatonine, une hormone souvent utilisée contre les troubles du sommeil. Neuf religieuses s'occupent du site. La responsable se défend d'être au courant de telles pratiques. Derrière ces essais, le fonds Josefa, codirigé par les professeurs Jean-Bernard Fourtillan et Henri Joyeux. Ils évoquent dans une vidéo la découverte d'une molécule censée, disent-ils, protéger l'organisme. Connu pour ses positions antivaccins, le professeur Joyeux se défend de toute pratique illégale.
Soupçons de dérive sectaire
Jeudi 19 septembre, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a interdit ces essais. Elle craint que les patients aient arrêté leurs traitements habituels. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, promet pour sa part des sanctions. Le fonds Josefa est déjà surveillé par la Miviludes, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. Pour cause, les patients testés auraient reçu pour consigne de ne rien révéler à leurs médecins traitants. La justice devra notamment éclaircir si les patients de l'abbaye ont été encouragés à faire un don financier en échange de leur intégration aux essais cliniques.
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