Procès Fillon : prison ferme requise contre l'ancien Premier ministre, du sursis à l'encontre de son épouse
Au terme de plus de quatre heures d'un réquisitoire à deux voix, l'un des procureurs financiers a appelé mardi le tribunal correctionnel à rendre "une décision à la hauteur de la légitime exemplarité attendue d'un prétendant à la magistrature suprême".
Au terme d'un féroce réquisitoire contre "l'appât du gain" et le "cynisme" de François Fillon, le parquet national financier (PNF) a demandé, mardi 10 mars, cinq ans de prison, dont deux ferme, à l'encontre de l'ancien Premier ministre, estimant que les emplois de son épouse Penelope étaient "fictifs".
Après plus de quatre heures d'un réquisitoire à deux voix devant le tribunal correctionnel, l'un des deux procureurs du parquet national financier, Aurélien Létocart, a appelé le tribunal correctionnel à rendre "une décision à la hauteur de la légitime exemplarité attendue d'un prétendant à la magistrature suprême".
Dénonçant le "profond sentiment d'impunité" de l'ancien champion de la droite à la présidentielle 2017, le "cynisme" "d'un homme qui a fait de la probité une marque de fabrique", l'accusation a également demandé contre François Fillon, retraité de la politique, 375 000 euros d'amende et dix ans d'inéligibilité.
Trois ans avec sursis contre Penelope Fillon
Contre Penelope Fillon, "victime en quelque sorte consentante des agissements de son mari", trois ans avec sursis et la même amende maximale ont été requis. Elle avait touché 613 000 euros d'argent public pour trois contrats d'assistante parlementaire entre 1998 et 2013, auprès de son mari député et du suppléant de celui-ci dans la Sarthe, Marc Joulaud.
Dans l'après-midi, Aurélien Létocart avait longuement égrené ce qui constitue pour le PNF les preuves du "caractère fictif et artificiel" des activités de Penelope Fillon dans le principal volet du procès : les soupçons de détournement de fonds publics entourant ses emplois de collaboratrice parlementaire. "Attribuer un caractère professionnel à la moindre de ses activités, même les plus anodines comme rapporter du courrier ou discuter avec des gens en faisant ses courses relève de la mauvaise foi", a tancé le procureur.
Les procureurs ont enfin requis deux ans avec sursis et 20 000 euros d'amende contre Marc Joulaud, actuel maire de Sablé-sur-Sarthe en campagne pour sa réelection.
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