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"On est tout le temps sollicités" : le quotidien de Jessica, agent au sein de la police technique et scientifique

Un syndicat a déposé un préavis de grève à partir de jeudi, alors que des agents de la police technique et scientifique demandent de meilleures conditions de travail. Un travail passionnant mais contraignant, explique une policière.

Article rédigé par franceinfo - Christophe Richert
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un agent de la police scientifique dans un laboratoire.  (FRANCK HAKMOUN / MAXPPP)

Le syndicat national indépendant des personnels administratifs (Snipat) a déposé un préavis de grève à partir de jeudi 27 décembre, alors que de meilleures conditions de travail sont réclamées par des agents de la police technique et scientifique. Un travail méconnu, expliqué une policière de la Meuse.

Une sollicitation permanente

Jessica travaille depuis cinq ans au sein de la police technique et scientifique (PTS), qui regroupe plus de 2 400 agents dans toute la France. Après le concours d’agent spécialisé de la PTS, elle a intégré le commissariat de Bar-Le-Duc (Meuse). Une profession qui la passionne toujours autant, malgré les contraintes.

La journée de Jessica démarre à 8 heures, du lundi au vendredi. C’est la seule certitude de son quotidien. "Tout va dépendre de ce qui se passe dehorsS'il y a un cambriolage, on va sortir faire les constatations. Un suicide, on va aussi sortir, détaille-t-elleQuand on rentre après, il y a de la paperasse à faire : enregistrer les photos dans les registres, faire un rapport de tous les prélèvements qu'on a faits. Il y a un album photo aussi à faire pour expliquer justement aux personnes qui n'étaient pas là lors des prélèvements, pourquoi on les a fait là... on est tout le temps sollicités."

Une grande disponibilité requise

Une fois la journée terminée, Jessica reste joignable et mobilisable 24 heures sur 24. "Dans mon service on est deux, donc on a une semaine d'astreinte sur deux, explique la jeune policière. L'astreinte commence à 18 heures. Je rentre chez moi, je prends le téléphone, et je peux être appelée à n'importe quelle heure de la nuit pour un cambriolage, un suicide. Comment vit-elle ce quotidien professionnel particulier ? "Je pense que c'est possible de craquer. Se voir faire une autopsie d'une enfant de trois ans, ce n'est pas facile. On n'est pas des surhommes", confie-t-elle.

Après cinq ans au sein de la police techniques et scientifique, Jessica gagne 1 554 euros bruts par mois. Avec les primes liées aux astreintes et heures de nuit, son salaire peut atteindre 1 990 euros nets. "Si j'avais voulu gagner de l'argent, je n'aurais pas choisi ce métier", lâche la jeune femme, qui ne sait pas encore si elle suivra le mouvement de grève.

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