Mort du ministre Robert Boulin : l'enquête rebondit sur la piste d'un "truand haut placé", décédé en 1986

Selon Mediapart, un certain Henri Geliot a été identifié dans cette affaire, après le témoignage d'un homme entendu par la juge d'instruction en 2023. Le parquet a confirmé cette information, vendredi.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Marie Dosé, l'avocate de la fille de Robert Boulin, à l'occasion d'une reconstitution de la découverte du corps du ministre dans la forêt de Rambouillet (Yvelines), le 28 octobre 2019. (MARTIN BUREAU / AFP)

Un nouveau témoignage clé a relancé l'enquête sur la mort de Robert Boulin, 45 ans après la mort de l'homme politique, alors ministre de Valéry Giscard d'Estaing. Le parquet de Versailles a confirmé, vendredi 4 octobre, une information de Mediapart révélant qu'un témoin entendu en 2023 avait permis d'identifier un "truand" nommé Henri Geliot, mort en 1986. Ces "informations factuelles" se trouvent bien dans le dossier, selon le parquet, mais, à ce stade, "aucune conclusion dans un sens ou dans un autre n'en a été tirée judiciairement parlant".

En septembre, France Inter avait révélé que ce récent témoignage était celui d'une personne assurant avoir assisté, en 1979, à une conversation accréditant la thèse selon laquelle le ministre du Travail avait été assassiné. Le témoin avait alors pris soin de noter l'immatriculation du véhicule d'un des hommes qu'il avait entendus. Selon Mediapart et une source proche du dossier citée par l'AFP, cette information a permis de remonter à ce "truand haut placé", qui se présentait dans cet échange comme l'un des hommes impliqués dans le crime.

"Il reste beaucoup de travail à faire"

Selon Mediapart, Henri Geliot, né en 1919 et cafetier de profession, avait été mis en cause principalement entre 1939 et 1958 pour divers délits, dont des violences avec arme à feu. Son nom n'avait en revanche jamais été mentionné dans l'affaire sur la mort de l'ancien ministre, retrouvé mort en 1979 dans un étang de la forêt de Rambouillet (Yvelines).

"Nous commençons à éprouver un début de soulagement en constatant que malgré les réticences de l'institution judiciaire à faire son travail, les choses avancent", a réagi auprès de l'AFP Marie Dosé, avocate de la fille de l'homme politique, Fabienne Boulin-Burgeat. "Il reste néanmoins beaucoup de travail à faire" dans ce dossier, a estimé l'avocate, espérant que "la justice se montre enfin digne de sa mission".

La thèse officielle est celle du suicide, ce que la famille de Robert Boulin n'a cessé de contester. L'enquête a été rouverte en 2015, après une nouvelle plainte de la fille de l'homme politique.

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