L'égalité salariale entre les femmes et les hommes, une (trop) longue histoire…
Depuis plus de trente ans, des lois se succèdent. Si des progrès ont été accomplis, les disparités salariales sont toujours bien ancrées en France. La ministre du Travail s’est fixée cinq ans pour régler le souci de l’inégalité salariale entre hommes et femmes.
"Dans cinq ans, il faut qu'on ait réglé ce problème qui est une honte et qui est mauvais pour les femmes et pour l'économie." La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a indiqué ce 23 janvier que le gouvernement pourrait proposer une nouvelle loi pour assurer l’égalité de salaires entre hommes et femmes. Alors que l'égalité femmes-hommes a été désignée "grande cause nationale" du quinquennat d'Emmanuel Macron, la ministre voudrait régler ce problème d’ici la fin du quinquennat. Actuellement, les femmes gagnent 9% de moins que les hommes à poste équivalent et 25% en moyenne de moins que les hommes, tous postes confondus. Pourtant, depuis plus de trente ans, les lois se succèdent.
Le principe "à travail égal, salaire égal" est inscrit dans la loi depuis 1972
En 1972, le principe "à travail égal, salaire égal" était inscrit dans la loi. Mais dix ans plus tard, toujours pas d’évolution notable puisque la ministre des droits de la femme de l’époque, Yvette Roudy, estimait qu’il y avait encore "des discriminations flagrantes et pour les réduire il faut attaquer sur tous les terrains." Alors un après après, en 1983, la loi Roudy était instaurée pour lutter contre les inégalités de salaire et d'accès à l'emploi.
Mais en 2005, les améliorations sont encore trop minces. Nicole Ameline, la ministre de la parité et de l’égalité professionnelle se fixait donc cinq ans pour réduire "totalement" les écarts salariaux. En 2006, l’entrée en vigueur de la loi sur l’égalité salariale entre les femmes et les hommes donnait un délai de cinq ans aux entreprises pour combler les retards.
Faute de progrès importants, la France "a perdu beaucoup de places dans tous les classements internationaux sur la question de l’égalité salariale par exemple entre les hommes et les femmes." constatait Najat Vallaud-Belkacem en 2012, alors ministre des Droits des femmes. Depuis cette même année des pénalités financières peuvent être infligées aux entreprises de plus de 50 salariés qui ne respectent pas la loi.
"Un plan d’action d’ici la fin mars"
Pour atteindre son objectif, Muriel Pénicaud a annoncé "un plan d’action d’ici la fin mars" après concertation des "partenaires sociaux". Concertation notamment avec le Conseil économique, social et environnemental (Cese) qui a publié, le 20 janvier, un "projet de résolution" qui pointe les retards persistants de la France en matière d’égalité salariale et propose des solutions.
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