Box vitrés : le Syndicat des avocats de France débouté de son assignation contre la ministre de la Justice
Le Syndicats des avocats dénonçait la généralisation des box vitrés pour les prévenus, mais le tribunal de grande instance de Paris l'a débouté, lundi, estimant qu'"il n'a pas été démontré" que ces box ne permettent pas de juger correctement.
Le tribunal de grande instance de Paris a débouté, lundi 12 janvier, le Syndicat des avocats de France qui avait assigné la ministre de la Justice pour "faute lourde", dénonçant les box vitrés présents dans plusieurs tribunaux, rapporte France Inter. Le tribunal estime "qu'il n'a pas été démontré que les box sécurisés n'avaient pas permis de juger correctement".
Box vitrés dans les salles d'audience : le @syndicatavocats est débouté de son assignation pour faute lourde contre la @justice_gouv. Puisqu'il n'a pas été démontré que les box sécurisés n'avaient pas permis de juger correctement.
— jean philippe deniau (@jpdeniau) 12 février 2018
Ces box sont installés de plus en plus systématiquement depuis l'été 2017, sur injonction du ministère de la Justice. Mais ils posent un problème de principe à une partie du monde judiciaire - des avocats et des magistrats - qui réclament à ce qu'ils soient démontés.
Atteinte à la présomption d'innocence et à la dignité
Ces opposants estimant qu'ils sont contraires à la présomption d'innocence parce que les prévenus seraient traités comme des personnes dangereuses avant-même que leur jugement ne soit prononcé. Ils dénoncent également une atteinte à la dignité, les mis en cause étant souvent obligés de se contorsionner pour discuter avec leurs avocats ou se faire entendre par le président. Ils proposent que les audiences les plus sensibles - avec risque d'évasion ou de violence - fassent l'objet d'un encadrement policier plus important, comme ça a toujours été le cas.
Fin décembre 2017, le tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine) avait missionné un expert chargé d'examiner ces box. Quelques jours plus tôt, le président de l'audience de comparutions immédiates du tribunal de Créteil (Val-de-Marne) avait demandé et obtenu que les prévenus soient jugés hors du box. L'initiative avait été saluée par le Syndicat des avocats de France.
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