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Vidéo "Derrière chaque œuvre d'art spoliée, il y a une personne assassinée"

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Durée de la vidéo : 3 min
VIDEO. "Derrière chaque œuvre d'art spoliée, il y a une personne assassinée"
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Article rédigé par France 2
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Ce jour de mars 2018, un héritier d’un couple de juifs de Nice, dont la collection d’œuvres d’art a été confisquée par Vichy en 1942, se voit restituer une toile par un musée suisse. A ses côtés, l’historienne Emmanuelle Polack qui l’a aidé plus d’une dizaine d’années dans ce combat… Extrait du magazine "13h15 le samedi" du 7 avril.

Emmanuelle Polack est une spécialiste du pillage des collections d’œuvres d'art en France durant la Seconde Guerre mondiale. Cette historienne de l'art traque partout dans le monde ces tableaux volés par le IIIe Reich et se bat pour qu’ils soient restitués à leurs propriétaires. Ses combats auprès des familles juives spoliées sont parfois récompensés. C'est le cas de celui mené aux côtés d’Alain Monteagle, arrière-petit-neveu de John et Anna Jaffé, un couple de juifs de Nice, dont la collection a été confisquée en 1942 par le régime de Vichy.

Depuis douze ans, ce professeur d’histoire à la retraite, représentant onze héritiers, attend que le Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds, en Suisse, lui restitue une œuvre. La Vallée de la Stour est une toile du peintre britannique du XIXe siècle John Constable (1776-1837). Ce tableau spolié a été vendu de force aux enchères à Nice en 1943. Et le grand moment de la restitution est enfin arrivé au mois de mars 2018…

"Pour dire que les nazis n’ont pas gagné"

"C’est avec un sentiment du devoir accompli que nous restituons ce tableau aux héritiers Jaffé. Nous espérons ainsi participer, de façon modeste, à panser les plaies de l’Histoire", déclare le chargé de la Culture de la ville. "Depuis dix ans, nous avons perdu deux cousines, dont le père avait été assassiné à Auschwitz, dit à son tour Alain. Elles auraient été heureuses de cette restitution, comme elles le furent des précédentes. Derrière chaque œuvre d’art spoliée, il y a une personne assassinée."

Est-ce un peu comme retrouver un membre de sa famille ? "C’est un peu comme retrouver une pièce de la maison où ils vivaient, répond-il. Ce tableau était sur un des murs de la maison et ils le regardaient tous les jours… Je suis soulagé et heureux." Des années de combat et d’attente... Pourquoi fait-il cela ? "Aussi pour dire que les nazis n’ont pas gagné. Ils voulaient qu’il n’y ait plus de passé juif, et disaient que les juifs étaient trop impurs pour posséder des œuvres d’art. C’est aussi une forme de résistance." Emmanuelle Polack partage son émotion : "Aider les familles à retrouver les œuvres peut conduire à ces jours mémorables de restitution où elles vont retrouver leur véritable foyer."

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