Toute sa vie, Joan Baez a voulu changer les choses grâce à ses chansons et ses actions
Militante aux côtés de Martin Luther King puis cachée dans un bunker sous les bombardements américains au Vietnam, Joan Baez est une égérie de la protest-song et une figure de la lutte pour les droits civiques aux États-Unis.
"Le courage, ce n’est pas pour les gens pour qui c’est facile de faire des choses courageuses. C’est pour les gens pour qui ce n’est pas facile de faire des choses courageuses." À 77 ans, Joan Baez demeure une figure de la lutte pour les droits humains. Cette Américaine née en 1941 d’un père mexicain et d’une mère irlandaise est aussi une chanteuse engagée. Celle qui est surnommée "la Vierge Marie folk" ou la "Madone des pauvres" par ses spectateurs a consacré sa vie à changer les choses grâce à ses chansons et ses actions.
Dix jours de prison pour avoir manifesté contre la guerre du Vietnam
C’est la lecture du Journal d’Anne Franck lorsqu’elle était enfant qui lui aurait ouvert les yeux sur l’injustice. Également marquée par l’engagement de Gandhi, elle sera subjuguée par Martin Luther King. Le 28 août 1963, elle se tient à ses côtés lorsqu’il prononce à Washington son célèbre "I have a dream". Face à 250 000 personnes, elle y entonne le chant "We Shall Overcome". Dans les années qui suivent, elle participe à d’autres manifestations à ses côtés et se mobilise dans la lutte pour les droits civiques, comme en 1966 à Grenade, dans le Mississippi, où elle manifeste face au Ku Klux Klan qui prétend interdire l'accès d'une école à des enfants noirs.
En 1967, elle manifeste contre la guerre du Vietnam mais sera arrêtée par la police d’Oakland et emprisonnée une dizaine de jours. Cinq ans plus tard, elle se cache dans le bunker d’un hôtel pour se protéger des bombardements américains sur Hanoï, la capitale vietnamienne. À la question d’un journaliste qui lui demande de parler de ce qu’elle a vu pendant son séjour, elle répond : "La même chose que ce que nous avons tous vu : une certaine atrocité qu’il me faudra du temps pour digérer et des sentiments mêlés, un soulagement de partir et une terrible culpabilité d’être associée à ce qui tombe sur la tête de ces gens."
Autre guerre contre laquelle elle se mobilise, celle d’Irak en 2002. Du président George W. Bush, elle dira à la télévision française qu’il est un "sociopathe".
Un prix d’Amnesty International
En 2010, elle est invitée à la Maison Blanche par Barack Obama pour commémorer la lutte pour les droits civiques. Elle y ré-interprète sa fameuse chanson "We Shall Overcome". Changement de ton avec Donald Trump, pour qui elle a écrit une chanson peu flatteuse en 2017.
En 2016, elle a reçu d’Amnesty International un prix pour son action auprès de l’organisation depuis quarante ans. Pour Joan Baez, égérie de la protest-song, "aucun sérieux changement social n’est possible sans la volonté de prendre un risque."
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