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Paris : une rétrospective consacrée à Camille Pissarro, "le premier des impressionnistes"

Le musée parisien Marmottan-Monet consacre jusqu'au 2 juillet une exposition au peintre, Camille Pissarro. Certaines des œuvres proposées n'ont jamais été exposées en France.

Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'exposition "Pissarro, le premier des impressionnistes", au musée Marmottan-Monet à Paris, le 27 février 2017. (RADIO FRANCE / ANNE CHÉPEAU)

Il est célébré dans le monde entier. Pourtant la France ne lui avait consacré aucune rétrospective depuis 36 ans. Camille Pissarro, ami de Claude Monet, est à l’honneur jusqu'au 2 juillet au musée Marmottan-Monet à Paris. L’exposition "Pissarro, le premier des impressionnistes" revient sur la carrière de ce peintre très prolifique. Sur la soixantaine de tableaux proposés, huit n'ont jamais été exposés en France.

Une peinture sans cesse renouvelée

Huiles, pastels, gouaches... L'exposition s'attache à faire ressortir la diversité de l'œuvre de Camille Pissarro. Car la dévotion du peintre à son art lui a fait travailler toutes les techniques. En 1886, alors qu'il est âgé de 56 ans, Pissarro se met au pointillisme. "Pendant quatre ans, il sera le porte-parole de cette technique des 'petits points' inventée par Georges Seurat et Paul Signac. Il en a fait des œuvres très lumineuses, dont plusieurs sont exposées ici", explique Claire Durand-Ruel Snollaerts, l'une des deux commissaires de l’exposition.

"La Maison de la sourde et le clocher d'Éragny", Camille Pissarro, 1886. Service presse / Musée Marmottan-Monet (© COURTESY OF THE INDIANAPOLIS MUSEUM OF ART)

"Avec le pointillisme, Pissarro n'avait plus du tout la spontanéité d'un peintre impressionniste, qui peint ce qu'il ressent, poursuit Claire Durand-Ruel Snollaerts. Sa technique est scientifique. C'est une peinture d'atelier. Au bout de quatre ans, il se lasse et abandonne cette technique. Il revient à plus de liberté et de spontanéité."

Pissarro est un artiste qui ne vivait que pour la peinture. C'était sa vie. Il disait : 'L'art m'enchante'.

Claire Durand-Ruel Snollaerts, commissaire de l'exposition

à franceinfo

En plus de renouveler ses techniques et son art, Camille Pissarro renouvelle ses sujets. Peintre du paysage, il s’intéresse à partir de 1881 aux figures féminines. Il peint alors des inconnues, des paysannes mélancoliques ou rêveuses comme la Jeune paysanne au chapeau de paille.

Un maître pour Cézanne et Gauguin

Durant les dix dernières années de sa vie, celui qui est considéré comme le peintre de la campagne s'intéresse aux vues urbaines, auxquelles il consacrera 300 peintures... un record pour un impressionniste. L'exposition au musée Marmottan-Monet propose une quinzaine de ses représentations de Paris et des ports de Normandie. Certaines n’ont pas été exposées en France depuis plus d’un siècle.

"Quai de la Bourse, Rouen, soleil couchant", Camille Pissarro, 1898. Service presse / Musée Marmottan-Monet (© NATIONAL MUSEUM OF WALES)

"Pissarro va peindre ces vues urbaines un peu de la même manière que Monet, commente Claire Durand-Ruel Snollaerts. Il va peindre depuis une fenêtre, un point surélevé. Et il va alors tenter de capter la lumière qui change chaque heure du matin au soir."

Pissarro est un chasseur de lumière, comme Monet.

Claire Durand-Ruel Snollaerts, commissaire de l'exposition

à franceinfo

Camille Pissarro fut également un maître pour des artistes plus jeunes. Il travailla pendant dix ans aux côtés de Paul Cézanne, celui qui le qualifia de "premier des impressionnistes". Il sut également détecter très tôt le talent de Paul Gauguin.

Anne Chépeau a visité pour franceinfo la rétrospective consacrée à Pissarro au musée Marmottan-Monet à Paris

►►"Pissarro, le premier des impressionistes", exposition jusqu'au 2 juillet au musée Marmottan-Monet à Paris.

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