Devenir écrivain pour enfant
Enfant, vous aimiez vous endormir après une belle histoire, bercé par la voix de votre mère. Un autre monde s'ouvrait à vous, peuplé de personnages fabuleux et de décors irréels et réveillait votre imagination. Aujourd'hui, vous savez encore vous évader pour l'univers fantastique, du moins le temps d'un récit; mais cela suffit-il pour devenir écrivain pour enfants ? Eléonore Dastugue, auteure du ?Prince du Ciel?, sorti récemment, ne se considère pas comme écrivaine mais plutôt comme une femme capable de partager ses rêves sur le papier. Cap sur une histoire comme tant d'autres.
Auteur pour enfants :
le métier fait sourire. Chaque jour, de nouveaux contes sont invents par des enfants qui ne sont pas encore en âge de les raconter. Un monde juste, des personnages stéréotypés, le bonheur inévitable à l'horizon : tous les ingrédients du récit merveilleux sont là. ?C'est aussi cela qui me plait : recréer un univers simple où le gentil a droit d'être heureux et où le méchant est puni?. Inconscience des problèmes de la vraie vie, des inégalités, des demi-tons ? Pas vraiment? on pourrait plutôt y voir la volonté assumée de fuir les soucis du quotidien pour retrouver l'insouciance du passé.
A portée de tous.
Aucune formation littéraire n'aide à devenir écrivain jeunesse, ?et tant mieux?. La fantaisie et la créativité sont les seules données nécessaires. ?Des images me viennent, une histoire se forme dans ma tête, et c'est parti !?. ?J'écris depuis toujours : à 17 ans, je suis éditée pour un recueil de poèmes qui se veut pour adultes, mais on n'y voit que les désirs et angoisses d'une adolescente en quête de soi. En me laissant porter par la l'écriture fantastique, j'ai cherché la clarté, la simplicité, la sincérité?. N'est-ce pas de la bouche des enfants que sort toujours la vérité ?
Un métier passion?
et souvent une passion seulement. Si la littérature jeunesse est le deuxième secteur éditorial le plus important, peu d'auteurs vivent de leur ?art?. Il faut faire attention aux contrats d'édition qui n'en sont pas. Si des ?éditeurs? vous font miroiter la célébrité après avoir demandé tant d'euros pour réaliser une maquette, fuyez ! ?J'ai été refusée pour d'autres manuscrits dans de grandes maisons, mais je n'ai jamais payé quoi que ce soit pour me faire éditer?. Rêveur inconditionnel, celui qui écrit pour les plus jeunes n'a peut-être qu'une qualité : il n'a pas grandi.
Eléonore Dastugue
1 juillet 2009
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