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Des intermittents du spectacle occupent le théâtre de l'Odéon pour réclamer une prolongation de leurs droits

Les occupants réclament un "conseil national" de la profession avec la ministre de la Culture et le Premier ministre, mais aussi et surtout que l'indemnisation des intermittents, qui doit s'interrompre fin août, soit prolongée d'un an. 

Article rédigé par Matteu Maestracci
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des manifestants occupent le théâtre de l'Europe, à Paris, le 4 mars 2021. (MARTIN BUREAU / AFP)

"Culture sacrifiée, gouvernement disqualifié", peut-on lire sur des banderoles affichées sur la façade de l'Odéon-Théâtre de l'Europe, à Paris, vendredi 5 mars. Depuis la veille, le monument historique est occupé par des acteurs du monde de la culture et du spectacle, la plupart d'entre eux y ont d'ailleurs passé la nuit. Les occupants réclament un "conseil national" de la profession avec la ministre de la Culture et le Premier ministre, mais aussi et surtout que l'indemnisation des intermittents, qui doit s'interrompre fin août, soit prolongée d'un an. Cette occupation n'a pas été décidée spontanément, elle était prévue comme les actions précédentes à la Philharmonie de Paris ou aux Victoires de la Musique. Le choix du lieu est lui aussi très symbolique, le théâtre ayant été occupé en mai 68, et lors de précédentes mobilisations en 1996 et 2016.

Ils sont une quarantaine à occuper le premier étage de ce théâtre à l'italienne, des intermittents en majorité, comme Louise, jeune comédienne. Si elle a eu la chance de pouvoir répéter pendant l'année écoulée, elle n'a évidemment pas pu jouer. "Ce qu'on demande c'est la prolongation de l'année blanche [qui prolonge les droits d'indemnisation] d'un an après la période d'interruption de travail et son élargissement à tous les autres précaires qui n'ont pas du tout accès à cette année blanche qui n'a été octroyée qu'aux intermittents", explique-t-elle. La situation des intermittents fait actuellement l'objet d'une mission demandée par le ministère de la Culture.

Une occupation "le temps qu'il faudra"

C'est la CGT-spectacle qui est à l'origine de l'occupation de l'Odéon-Théâtre de l'Europe. Son secrétaire général, Philippe Martinez, est même venu sur place vendredi à la mi-journée. Dans les revendications, la réouverture des lieux de culture n'est pas forcément considérée comme une priorité. "La réouverture pour nous c'est important mais ça ne va pas sauver la moitié des musiciens, ni un quart des musiciens, parce que les concerts debout seront toujours interdits", pointe Karine Huet, secrétaire générale adjointe du SNAM, la branche musiciens de la CGT. "Il y a énormément de concerts qui sont un peu liés à la danse qui ne seront jamais transposables dans une jauge assise, que ce soit pour les festivals de cet été ou dans des salles'" poursuit-elle.

"Je peux vous citer un certain de nombres de cas sur la musique où l'ouverture des salles n'aura aucune incidence. Cela ne veut pas dire qu'on est contre l'ouverture des salles, au contraire, mais ce n'est absolument pas suffisant."

Karine Huet, secrétaire générale adjointe du SNAMdu SNAM

à franceinfo

Les occupants de l'Odéon-Théâtre de l'Europe disent vouloir y rester "le temps qu'il faudra" et pour le moment cette occupation se passe en bonne intelligence avec l'administration du lieu. Seule consigne pour éviter une trop grande affluence : quand on quitte les lieux on ne peut pas revenir.

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