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"À Florence, Carmen ne meurt pas" : polémique sur l’adaptation du célèbre opéra

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Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Le metteur en scène Leo Muscatto a réécrit la fin de Carmen pour que le public n’applaudisse pas le meurtre d’une femme. Certains l’accusent de dénaturer l’œuvre de Bizet.

D’un côté, il y a ceux qui crient au sacrilège et, de l’autre, ceux qui saluent la démarche du metteur en scène. L’adaptation de Carmen, le célèbre opéra de Georges Bizet, fait polémique à l’opéra florentin : "À Florence, Carmen ne meurt pas", indique le journaliste italien Gianluca Nicoletti. En effet, au lieu d’être tuée par son ancien amant jaloux Don José comme dans la version originale, Carmen se saisit d’un revolver et lui tire dessus pour se défendre.

"S’il y en a bien un opéra qui est une ode à la femme, à la liberté, c’est Carmen"

Pour le metteur en scène, Leo Muscatto, l'objectif est de sensibiliser sur les les violences faites aux femmes, un thème dans l’ère du temps. À l'origine de cette initiative, le directeur de l'opéra Cristiano Chiarot s'est aussi justifié : "Comment peut-on oser applaudir le meurtre d’une femme ?" Pourtant, c’est davantage la justification de cette réécriture que la fin elle-même qui fait polémique. 

La chroniqueuse de France Musique, Aliette de Laleu, regrette leur explication : "S’il y en a bien un opéra qui est une ode à la femme, à la liberté, voire au féminisme, c’est Carmen. Histoire d’une femme libre qui préfère mourir plutôt que de soumettre à un homme." Cet avis est partagé par Hervé Lacombe, musicologue et spécialiste de l’œuvre : "C’est un opéra qui met en scène une femme libre et qui va contre toutes les formes d’ordres imposés par l’homme". Dans sa chronique sur Europe 1, la journaliste Nadia Daam estime alors que "quand on va voir Carmen, c’est pas le meurtre qu’on applaudit mais l’oeuvre dans son ensemble"

Toutefois, Aliette de Laleu relativise et considère que "sur le fond, changer la fin de Carmen n’est ni un crime ni une mauvaise idée." Certains ont pourtant accusé le metteur en scène de dénaturer cette œuvre vieille de plus de 140 ans avec, parfois, des propos assez violents : "Certains ont dit que je devais pourrir en enfer parce que j’ai osé faire cela."

En 2012, Carmen se relève après avoir été poignardée

Pourtant, ce n’est pas la première fois que Carmen est adaptée librement. En 2001 Beyonce l’interprétait dans un Hip Hopera. En 2012, dans l'adaptation d’Olivier Py, Carmen se relève après avoir été poignardée. Ou encore dans celle de Dmitri Bertman, dans les années 90, où Carmen est poignardée par la jalouse Micaela. 

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