"Complément d'enquête" : des militaires brisent le silence sur le harcèlement dans l'armée
Antoine entend briser le silence au sein de l’armée, en racontant la violence qu’il a subie notamment lors d’un bizutage. C’est l’une des séquences du magazine "Complément d’enquête", diffusé sur France 2 le jeudi 6 janvier 2022.
En mars 2019, Antoine, fraîchement diplômé, rejoint son nouvel escadron et rencontre ses collègues pour la première fois. "J’ai à peine eu le temps de poser mon sac, qu’il y a un gradé qui passe à côté de moi, qui me sent, et qui dit : 'Qu’est-ce qu’on nous a encore envoyé là' ", témoigne le militaire. Ses frères d’arme le cagoulent et l’emmènent en voiture, ils prennent même des photos. "Après un voyage d’environ 30 minutes, on me sort du véhicule, on me lie les mains avec du scotch, les chevilles et les genoux", raconte-t-il. Le militaire vient d’être ligoté au beau milieu d’un champ de tir.
Un rituel largement répandu
Après quelques minutes, l’un des militaires enlève la cagoule du jeune pilote. Le bruit du tir est si puissant que le micro du smartphone sature, l’exercice est à balles réelles. "Toute la chaîne hiérarchique de l’escadron devait être au courant de cet exercice", assure le militaire, car le capitaine qui l’a emmené sur ce champ de tir "ne pouvait pas prendre cette décision sans risquer sa carrière."
À l’époque, Antoine n’a pas dénoncé ses chefs par crainte de briser sa carrière. Mais deux ans plus tard, il échoue à valider sa qualification de pilote opérationnel, à cause selon lui d’une formation bâclée. Il porte plainte, et l’affaire fuite dans la presse. Selon l’enquête effectuée par le magazine Complément d’enquête, ce genre de rituel serait largement répandu au sein de l'Armée.
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