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Camp militaire de Captieux : l'encombrant voisin des petits villages

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L'Oeil du 20H : Champ de tir militaire de Captieux
L'Oeil du 20H : Champ de tir militaire de Captieux L'Oeil du 20H : Champ de tir militaire de Captieux
Article rédigé par L'Oeil du 20 heures
France Télévisions

Étendu sur 9000 hectares entre les Landes et la Gironde, le "Camp du Poteau" ou Champ de tir et polygone d’essai (CTPE) de Captieux est le plus vaste d'Europe. Unique en France, il permet aux avions de chasse de réaliser des exercices de tirs à bombes réelles, ou encore de détruire d'anciens stocks de munitions. Des déflagrations qui font trembler les murs des maisons et bâtiments dans les villages voisins, qui demandent réparation. 

C’est un champ de tir militaire presque aussi grand que Paris intramuros : 9000 hectares, sanctuarisés par l'armée de l'air, afin d'y réaliser des entraînements de tirs à bombes réelles, et ainsi préparer les pilotes d'avion de chasse aux opérations extérieures. Parfois, le site est aussi utilisé pour détruire d'anciens obus de la seconde guerre mondiale, ou d'anciens stocks de munitions. 

Des activités militaires programmées 7 à 10 semaines par an

Des activités militaires, programmées entre 7 et 10 semaines par an, dont les nuisances exaspèrent certains habitants, à commencer par les riverains les plus proches du site. 

Dans sa maison, achetée il y a 4 ans, Franck Bredot a vu apparaitre des fissures au fil des mois. A vol d'oiseau, il vit à 1,5 km du champ de tir et dit ressentir "le souffle" des explosions. Il attribue les dégats sur ses murs à ces déflagrations répétées.

Les jours d’exercices les vibrations se font même ressentir à Captieux, 8km plus loin, au coeur de la commune.Christine Luquedey, la maire suspecte ces explosions, sans pouvoir le prouver, d'être à l'origine de fissures sur l'église du village.

Lors de son précédent mandat, cette élue a déjà déboursé 230 000 euros, pour combler des fissures sur l'une des façades de l’eglise. Soit 10% de son budget annuel. Aux côtés de sept autres maires de communes voisines - comme Callen, Luxey, Lucmau ou encore Retjons - elle demande au ministère des armées un diagnostique, pour évaluer la possible incidence de l'activité militaire sur les dégradations des bâtiments.

230 000 euros de travaux, sur un budget de 2 millions d'euros annuel... je ne vous cache pas que j'aimerais être soutenue financièrement par l'armée (...) d'autant que ce camp militaire ne nous apporte aucune retombée économique

Christine Luquedey, maire de Captieux

L’armée de l'air, que nous avons contactée, appelle les maires et les riverains à saisir la justice pour démontrer leur préjudice. Une réponse que les élus ne comprennent pas, et ils s’appuient sur un précédent.

En 1998, le ministère des armées avait indemnisé la commune voisine de Lencouacq - sans recourir à la voie juridique - reconnaissant dans une lettre que les fissures de l’église était “imputés à des survols à basse altitude”. L’armée avait versé la somme plus de 87 222 francs, soit 17 800 euros.

Interrogée sur ce point précis, nous n’avons obtenu aucune explication de l’armée.

Certains élus s’agacent, d’autant qu’il y a deux semaines,un Mirage 2000 a perdu dans le secteur un missile d’entrainement désactivé de 40kg, toujours introuvable. Un incident rare selon l’armée, qui affirme que l’activité militaire à Captieux a été réduite de 70% depuis 20 ans.

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