Aller simple pour Kiev : un Français s'engage dans la guerre en Ukraine
Nicolas Paoli, 28 ans, ancien militaire français, a pris la route lundi pour rejoindre le front ukrainien, répondant à l'appel du président Volodymyr Zelensky, le 8 mars dernier.
Le 8 mars dernier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’adressait aux hommes et femmes du monde entier : « Tous les étrangers désirant rejoindre la résistance aux occupants russes et protéger la sécurité mondiale sont invités par les autorités ukrainiennes à rejoindre les forces de défense », annonçant dans le même temps la création d’une « Légion internationale ».
Nicolas Paoli (nom d'emprunt), 28 ans, originaire de Corse et ancien militaire de l'armée de terre, a pris la route lundi 15 mars, pour rejoindre les Forces armées en Ukraine. A bord de son véhicule personnel, il va parcourir près de 2000 km depuis Paris pour rejoindre la frontière ukrainienne.
Cet ancien caporal a servi dans l'armée de terre pendant six ans. Déployé en missions au Mali et en Centrafrique, il se présente comme ancien tireur d’élite.
Les frontières, ce ne sont que des traits sur une carte
Nicolas Paoli
De retour dans le civil depuis trois ans, il pensait la guerre loin derrière lui, mais les images de l'invasion russe à la télévision ont réveillé son engagement : "c'est un combat qui m’affecte parce que c’est à côté de chez nous. Aujourd'hui, c’est l’Ukraine, demain ce sera Paris."
La légion internationale ukrainienne. Une armée de 20 000 volontaires, venus selon Kiev, de 50 pays différents.
Dix-neuf heures de route. Un long voyage à travers l’Europe. Seul face à son choix.
Je suis pas un héros, je veux juste porter assistance parce que j’en ai les capacités, je me mets à disposition des gens
Nicolas Paoli
Dans le coffre de sa voiture : de l’équipement militaire et du matériel médical. Mais pour l’instant, aucune arme entre ses mains à son arrivée sur le sol ukrainien. Combattre n’est pas son obsession, assure t-il.
Ses proches ne souhaitaient pas qu’il parte. Conscients que sa seule présence en Ukraine pourrait lui être fatale : "c’est compliqué d’expliquer à une mère qu’on veut partir, qu’on risque d’y laisser sa vie. C’est un théâtre de guerre, pas une balade à Disney."
Pour son engagement dans la légion internationale ukrainienne, Nicolas Paoli percevra 400 euros par mois. Comme lui, ils seraient moins d’une centaine de français à avoir rejoint cette zone de guerre. Si les autorités françaises ne les considèrent pas comme des mercenaires, elles déconseillent néanmoins fortement ces engagements en Ukraine.
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