Au Sri Lanka, Herman produit du thé depuis plus de cinquante ans. Un thé qu'il vend notamment à une grande marque française. Depuis que son pays a interdit le glyphosate à cause d'une étrange épidémie de maladies rénales chez les riziculteurs du Nord, les cultivateurs du Sud comme lui sont furieux.Ses cinq ouvriers agricoles vont devoir travailler dix jours sur cette parcelle, envahie par les mauvaises herbes. "Si on utilisait du glyphosate, ça se ferait en un jour, ça nous coûterait 25 euros pour un demi-hectare. Là, ça va nous coûter 250 euros", affirme-t-il.Du glyphosate, ou peut-être même "quelque chose d'encore pire"Comment fait-il pour s'en sortir financièrement ? Pour ne pas perdre trop d'argent, il avoue se mettre hors la loi. "Comment vous faites, du coup, sans glyphosate ?", le questionne Elise Menand dans ce reportage diffusé dans "La Spéciale d'Envoyé", le 17 janvier 2019. "Eh bien, on utilise du glyphosate !""En fait, on ne sait pas vraiment ce qu'on répand"Il s'agit d'un produit acheté au marché noir – du glyphosate entré au Sri Lanka illégalement, ou peut-être même "quelque chose d'encore pire", reconnaît Herman : "En fait, on ne sait pas vraiment ce qu'on répand." Acheter du glyphosate illégal représente un gros risque, confie l'agriculteur. Peut-être pas la prison, mais à coup sûr une grosse amende.Extrait de "Sri Lanka, le pays sans glyphosate", un reportage à voir le 17 janvier 2019 dans "La Spéciale d'Envoyé : Glyphosate, comment s'en sortir ?".