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Vidéo Christiane Lambert, présidente de la FNSEA : " E. Macron va dire aux agriculteurs qu'il les aime, mais ils attendent autre chose."

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Durée de la vidéo : 7 min
:l'éco du 19.02 avec Christiane Lambert
:l'éco du 19.02 avec Christiane Lambert :l'éco du 19.02 avec Christiane Lambert (FRANCEINFO)
Article rédigé par franceinfo - Alexandre Peyrout
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Première invitée de la semaine spéciale agriculture de :l'éco, la présidente de la FNSEA est revenue notamment sur la polémique autour du glyphosate, ainsi que sur les prix pratiqués dans la grande distribution.

Le 24 février, le salon international de l'Agriculture ouvre ses portes au public et le président de la République, Emmanuel Macron y est très attendu. Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, le principal syndicat agricole, elle aussi attend le président, qui a l'intention de battre le record de Jacques Chirac, de temps passé sur le salon. "Il veut y être de 7h à 19h." Mais la présidente de la FNSEA reste prudente : "On ne mesure pas l'attention qu'il nous porte aux heures qu'il passe dans le salon."

Il faut dire que de nombreux sujets préoccupent les agriculteurs, et en tout premier lieu la question des prix. C'est l'objet de la question AFP : "Avez-vous noté des changements d'attitude de la distribution et des industriels vis-à-vis des producteurs depuis l'annonce de la loi agricole pour la fixation des prix ?"

Christiane Lambert y a répondu, dubitative : "Pas vraiment. Ils ont tous signé cette charte et dans les négociations c'est très difficile, car ils essayent encore de tirer les prix vers le bas. Il s'agit de sauver l'agriculture en France, dépenser un petit peu plus pour garder des agriculteurs en France. Leur devise est toujours moins chère alors que les consommateurs veulent autre chose : du bio, de la qualité, de la proximité, savoir comment tout cela est produit. L'agriculture française a des atouts, elle est haut de gamme."

À ce propos, le patron du groupe Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, proteste contre cette nouvelle réglementation. Des propos à relativiser selon Christiane Lambert : "C'est un protestataire né. Cela fait 20 ans qu'il proteste. Il veut toujours des prix bas, mais cela abouti a ce que 40% des agriculteurs aient des revenus négatifs. Leclerc c'est le vieux monde et les prix bas, nous nous voulons autre chose, comme les consommateurs."

"Le glyphosate c'est comme les antibiotiques, c'est pas automatique !"

"Vous dites défendre une agriculture raisonnée. Pourtant, vous vous opposez à l'interdiction du glyphosate. Ce pesticide considéré comme cancérigène par l'OMS.
Alors, Christiane Lambert, une bonne fois pour toutes, préférez-vous protéger la productivité, ou la santé des agriculteurs et des consommateurs ?"

Christiane Lambert a tenté de répondre à la question qui fâche : "Les deux mon général ! Il faut travailler pour l'utiliser moins. Même Macron parle de dérogation. L'interdire aujourd'hui, ce n'est pas possible INRA dit qu'il n'y a pas de solution équivalente économiquement et écologiquement. Aujourd'hui, sur l'ensemble des produits phytosanitaires, nous avons proposé un contrat de solution pour éliminer les produits qui posent problème. M.Hulot s'est dit très intéressé. C'est comme les antibiotiques, c'est pas automatique."

L'Élysée a annoncé que le Président allait rencontrer 1 000 jeunes agriculteurs le 22 février, ce qui n'a pas manqué de faire réagir la présidente de la FNSEA. "Il va leur dire qu'il les aime puisqu'il aime bien faire ça. Mais ils attendent autre chose. Nous avons une journée d'action la veille sur le Mercosur, si vous ouvrez les frontières à l'infini, que se passe-t-il ? Si vous virez des zones défavorisées que se passe-t-il ? Il faut pointer les incohérences."

:l'éco c'est du lundi au jeudi, à 9h20, toujours sur franceinfo: (canal 27 de la TNT).

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