: Vidéo "Cash Investigation" : "Chez Lactalis, négociation, ça veut dire 'Je vais vous expliquer ce que j'ai décidé'…"
Un éleveur laitier a invité Elise Lucet dans sa ferme pour assister à la traite des vaches et lui expliquer les relations qu’il entretient avec Lactalis, numéro un mondial du secteur. Extrait de l'enquête de "Cash Investigation" sur les produits laitiers, diffusée le 16 janvier sur France 2.
Elise Lucet se rend dans la ferme d'un éleveur laitier qui l'a invitée, à l'heure de la traite des vaches, pour lui parler des relations qu’il entretient avec Lactalis, numéro un mondial du secteur. La présentatrice du magazine "Cash Investigation" (Facebook, Twitter, #cashinvestigati) enfile donc ses bottes en caoutchouc et s'approche d'un bovin à traire : "Je faisais ça quand j'étais petite… J'y arrive encore", dit-elle.
Son formateur est Ghislain de Viron, à la tête d’un élevage laitier de 90 vaches, dans la Sarthe. Une fois tiré, son lait va directement dans un immense réservoir réfrigéré, appelé le "tank" : "C’est là que l'on conserve le lait pendant quarante-huit heures. Il est collecté tous les deux jours." Le lait comme le tank, tout appartient à Lactalis, dont le logo est présent partout dans le local, et notamment sur le calendrier qui affiche les diverses marques du groupe : Président, Bridel, Lactel, Chaussée aux Moines…
Quand c'est le client qui fixe les prix...
"Jusqu'à il y a quelques années, on était fier de livrer à Lactalis. Il faut quand même reconnaître que c'est une très belle société. Ils ont de beaux produits, mais le seul souci est qu'ils ne respectent pas celui qui est à la base, le producteur de lait", explique l'éleveur. Il n'est donc plus fier de travailler pour Lactalis ? "Voilà, exactement !" Pourquoi tant de haine ? Parce que le "seigneur du lait" a de drôles de relations avec ses fournisseurs, les éleveurs.
Sait-il précisément combien Lactalis va lui payer ce lait ? "Demain, on va produire le lait du mois de septembre, et je ne connais pas encore précisément son prix pour ce mois. C'est insensé…" C'est donc Lactalis, son client, qui fixe le prix sans négociation ? "Il y a des négociations, mais chez Lactalis, négociation, ça veut dire 'Je vais vous expliquer ce que j'ai décidé'...", affirme l'éleveur laitier.
"Produits laitiers : où va l'argent du beurre ?", une enquête de Jean-Baptiste Renaud diffusée mardi 16 janvier 2018 sur France 2.
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