Vague de froid : les maraîchers "s'adaptent", mais "c'est franchement inquiétant"
Alors qu'une vague de froid s'abat sur la France, les maraîchers s'inquiètent. La fédération Légumes de France s'attend au pire. "On passe de la chaleur au gel", explique vendredi sur franceinfo son président, Jacques Rouchaussé.
Une vague de froid touchera la France dès dimanche 25 février d'après Météo France, avec des températures ressenties allant jusqu'à -25°. Cette météo capricieuse complique le travail des agriculteurs. Pour Jacques Rouchaussé, maraîcher dans la Marne et président de la fédération Légumes de France, "notre climatologie est déréglée" et c'est "franchement inquiétant".
Franceinfo : Vos cultures craignent le froid. Quand Météo France annonce de telles chutes de température, cela vous inquiète-t-il beaucoup ?
Jacques Rouchaussé : Cela nous inquiète, mais nous avons différentes saisons, et donc nous avons les produits adaptés à ces saisons. Nous sommes dans l'est de la France, nous craignons pour l'arrachage des futurs poireaux. Nous avons déjà eu de l'humidité auparavant et nous risquons donc d'avoir des bons glaçons. Ce sera dur de faire passer les machines pour arracher les poireaux. On passe de la chaleur à la fraîcheur, à la neige puis à la pluie et au gel. Il faut qu'on s'habitue.
Comment vous préparez-vous à cette chute des températures ?
Pour protéger les cultures, nous disposons d'un voile de forçage, une très fine protection qui protège les cultures qui en ont le plus besoin. Nous essayons de gérer la production autrement, c'est une gymnastique. En règle général, ce sont quand même des périodes courtes de froid, donc on essaye de s'adapter au mieux.
Avez-vous le sentiment que les changements météo sont plus brusques depuis quelques années ?
Nous n'avions pas eu d'inondations de cette intensité depuis vingt ans et maintenant il y a un épisode neigeux. Quand on voit les différences de températures et de climatologie que nous avons, c'est franchement inquiétant. Le réchauffement climatique est vraiment bien là, nous subissons des températures extrêmes d'un côté comme de l'autre. Nous avions oublié un peu les saisons car notre climatologie est déréglée, nous jonglons avec. C'est un peu difficile dans nos cultures, mais on s'y adapte quand même.
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