Sécheresse : il faut "économiser massivement" l'eau, selon France Nature Environnement
Le vice-président de l'association France Nature Environnement réagit sur franceinfo, alors la pénurie d'eau touche désormais la quasi-totalité des départements métropolitains.
Alors que 80 départements sont concernés par les restrictions d'eau en France mardi 30 juillet, le vice-président de France Nature Environnement, Jean-David Abel estime qu'il faut "économiser massivement toutes les utilisations" d'eau.
franceinfo : Que faire aujourd'hui pour arrêter le gaspillage d'eau potable ?
Jean-David Abel : Il y a beaucoup de choses à faire sur les réseaux potables pour économiser l'eau. D'abord en économisant les pertes, puisqu'on a encore plus de 20% de pertes sur les réseaux domestiques. On a aussi la possibilité d'économiser beaucoup d'eau dans les usages domestiques - le jardin, les lavages de voiture - en captant et en gardant toute l'eau pluviale.
On peut faire ça sans autorisation, y compris en ville ?
Pour cet usage-là, il n'y a aucun problème. Il pourrait y avoir par contre des dispositifs fiscaux, même légers, pour inciter à ça. Il pourrait aussi y avoir dans les documents d'urbanisme, dans les droits des sols, l'obligation pour toute construction nouvelle ou toute rénovation d'avoir ces systèmes de récupération d'eau. Mais là, on n'est pas à l'échelle de l'agriculture, mais à celle des usages domestiques, qui sont infiniment plus limités. Aujourd'hui à l'heure où nous parlons, l'agriculture c'est 80% de l'usage de toute l'eau, et pas seulement de l'eau potable.
Est-ce qu'on sait fabriquer de l'eau potable à partir d'une eau qui ne l'est pas ?
Oui, et on le fait déjà couramment pour les grandes villes. Mais c'est une problématique de potabilisation de l'eau existante, et non pas une problématique d'économie d'eau. Or, aujourd'hui, ce qu'il faut absolument qu'on fasse, c'est qu'on économise massivement toutes les utilisations. Les industriels ont déjà fait beaucoup d'efforts dans leurs process depuis une vingtaine d'années. Il y avait des efforts très importants à faire dans le monde agricole, parce qu'on voit que nos modèles agricoles ne sont pas du tout adaptés aux sécheresses récurrentes qu'on connaît. Et ce, même avec les dispositifs de stockage existants, puisqu'on ne peut pas stocker indéfiniment l'eau. Il y a un discours du ministère de l'agriculture aujourd'hui. On entend qu'il y a de l'eau qui tombe l'hiver, qu'on ne s'en sert pas et que l'été on en a besoin. Mais ils oublient que toute cette eau qui tombe l'hiver va ré-abonder les rivières, les fleuves et surtout les nappes, de façon massive. Donc on ne peut pas la prélever sans qu'elle manque ailleurs.
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