Quand les lobbies du vin détricotent la loi Evin
Entre le lobby viticole et les professionnels de la santé, la législation sur la publicité autour du vin fait débat.
Le vin en France n’est pas qu’un alcool, c’est aussi une culture, une part de l’identité hexagonale.
Le lobby viticole utilise la dimension culturelle du vin dans son marketing pour se différencier des autres alcools. Il se bat activement pour assouplir la loi à l’égard du vin.
2015, une victoire pour le vin
En 2015, c’est une victoire pour le lobby viticole. La loi Evin est assouplie. Désormais, les contenus relatifs "au patrimoine culturel, gastronomique ou paysager liés à une boisson alcoolique" ne sont plus considérés comme de la publicité.
Cette loi avait été à assouplie en 2015 sous l’impulsion de l'influente association "Vin et Société", dirigée à l’époque par Audrey Bourolleau, devenue depuis mai 2017 "conseillère agricole" au gouvernement d’Emmanuel Macron.
Un assouplissement vu d’un mauvais oeil par les addictologues. "C’est le lobby alcoolier qui, par l’économie, va s’occuper de santé publique dans notre pays", s’indignait le Dr Philippe Batel de SOS Addictions, qui rappelle que l'alcool est la deuxième cause de mortalité en France.
L’écart entre des contraintes inefficaces et l’impact réel sur la santé
Pour Audrey Bourolleau, "toutes ces mesures d’interdits, de contraintes, ne vont pas régler les vrais problèmes que sont l’alcoolisme, les enjeux de santé publique, ce qui risque de saouler les Français".
Dès l’Antiquité, Hippocrate prescrivait du vin à ses patients. Les bénéfices du vin sur la santé restent difficile à prouver, bien qu’un verre par jour ne soit pas dangereux.
L’alcool tue tout de même 49000 personnes chaque année en France.
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