Pesticides : plusieurs centaines d’agriculteurs délogés après une manifestation devant le Conseil d’Etat, deux responsables de la FNSEA interpellés
Les manifestants protestaient contre l'élargissement des zones d'interdiction d'épandage de pesticides. Ils ont manifesté dès 6 heures du matin ce mardi.
Plusieurs centaines d’agriculteurs ont été délogés mardi 14 décembre un peu avant 8 heures du matin par la police après avoir lancé une action devant le Conseil d'Etat, dans le 1er arrondissement de Paris, indique un journaliste de franceinfo TV sur place. Deux responsables de la FNSEA, deux organisateurs, ont été interpellés, précise-t-il.
Dénonçant une "République des juges", la FNSEA et les Jeunes agriculteurs avaient lancé une action, dès 6 heures, devant le Conseil d'Etat, pour dénoncer notamment une décision de l'instance visant à élargir les zones d'interdiction d'épandage de pesticides, selon une journaliste de France Inter sur place.
La juridiction a donné en juillet dernier six mois à l'Etat pour renforcer les règles d'utilisation de pesticides en plein champ, et notamment pour augmenter les distances minimales d'épandage. Les agriculteurs mettent la pression sur l'exécutif qui a jusqu'à Noël pour répondre.
Des palettes incendiées
Ces mesures ont été contestées devant le Conseil d’État par des communes, associations et agriculteurs bio qui les jugeaient insuffisantes et par une chambre d’agriculture et des agriculteurs qui, eux, les considéraient excessives. Alors à quelle distance des habitations peut-on procéder aux épandages ? 3 mètres, 5 mètres, 10 mètres ? Le Conseil d’État avait ordonné au "gouvernement de compléter cette réglementation sous 6 mois".
Les agriculteurs ont incendié plusieurs palettes avant de prendre la parole pour dénoncer une injustice, selon eux, celle de l'élargissement des indemnités des zones de non traitement imposé par le Conseil d'Etat. Amandine Muret-Béghin, présidente des Jeunes Agriculteurs Ile-de-France ouest, ne comprend pas cette décision : "On sait ce qu'on fait et ce qu'on utilise. On ne comprend pas toute cette polémique qui peut tourner autour des produits et autour de l'utilisation de ces produits. Encore une fois, on est des professionnels. On n'utilise pas ça n'importe comment".
Le Conseil d'Etat souhaite également élargir la liste des produits à ne pas utiliser près des habitations, des substances dites suspectes. Il souhaite aussi prendre en compte les travailleurs de ces zones, et pas seulement les habitants. Autant de restrictions qui inquiètent David, agriculteur, qui estime que, "c'est une perte de production" pour eux. "Les surfaces vont être laissées en jachère et en herbe. Ça va faire des zones de non-droit", ajoute-t-il au micro de France Inter.
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