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"On ne peut pas toujours être les boucs émissaires" : le président des producteurs de blé réagit à l'interdiction de trois néonicotinoïdes

La décision de l'Union européenne d'interdire trois néonicotinoïdes "aura des conséquences sur l'agriculture et sur les céréales", prévient vendredi sur franceinfo Philippe Pinta.

Article rédigé par franceinfo
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Le bourdon, insecte pollinisateur, est menacé par le thiaméthoxame, un pesticide néonicotinoïde. (YURI KADOBNOV / AFP)

"Vous pouvez arrêter tous les phytosanitaires, ça ne changera pas grand-chose au problème des abeilles. Ça ne suffira pas". Voilà le constat établi sur franceinfo par Philippe Pinta, président de l'Association générale des producteurs de blé. Il réagit à l'interdiction quasi-totale de trois néonicotinoïdes, à savoir la clothianidine, de l'imidaclopride et du thiaméthoxame. La décision, prise vendredi 27 avril par l'Union européenne, sera appliquée au plus tard à la fin de l'année. Ces produits sont jugés dangereux pour les abeilles. 

Les agriculteurs ne veulent pas être pointés du doigt

L'interdiction de ces substances "aura des conséquences sur l'agriculture et sur les céréales, notamment par rapport aux orges diverses", alerte Philippe Pinta. Ces céréales sont concernées par "une maladie qui s'appelle la jaunisse nanisante de l'orge, liée aux pucerons, qui peut détruire l'intégralité de la production". Selon le producteur agricole, il n'y a "pas d'alternative efficace pour l'homme, pour l'environnement et pour la plante". L'agriculteur attend notamment une accélération des recherches génétiques.

On a l'impression que s'il n'y a pas d'abeilles c'est à cause de la production agricole, ce contre quoi je m'insurge

Philippe Pinta

à franceinfo

Les maladies sont plus problématiques

Le président de l'Association générale des producteurs de blé assure qu'il est "très sensible au problème des abeilles, parce que c'est la vie. C'est très clair. Donc on est vraiment très au fait de ce problème. Et depuis des années nous envoyons des fiches, des conseils, aux agriculteurs pour bien utiliser ces produits".

Mais il refuse que les agriculteurs soient considérés comme responsables de la disparition des abeilles. Il cite une étude du ministère de l'Agriculture de 2016 "qui explique que, sur 191 cas, il y a deux cas d'intoxication avérée [par des produits utilisés par les agriculteurs] et 11 cas dont on ne sait pas trop mais peut-être. On est très loin du compte."

Philippe Pinta désigne comme "vrai problème celui des maladies et des parasites, dont principalement le varroa".

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