"On n'est pas à l'abri d'une nouvelle catastrophe" : avec le retour du froid, les maraîchers sont inquiets
Jacques Rouchaussé, président de Légumes de France, a expliqué, samedi sur franceinfo, que le retour du froid en France produisait un frein sur le développement des fruits et légumes.
Les producteurs de fruits et de légumes ne sont "pas à l'abri d'une nouvelle catastrophe" en raison du retour sur la France, à partir de dimanche 18 mars, d'une vague de froid et de températures négatives, selon Jacques Rouchaussé. Le président de Légumes de France, la fédération française des producteurs de légumes, a déclaré, samedi 17 mars, son inquiétude, notamment pour les arbres fruitiers du sud de la France qui pourraient souffrir de ce retour du gel.
franceinfo : Ce retour du froid vous inquiète-t-il pour vos productions ?
Jacques Rouchaussé : Cela nous inquiète, parce qu'on a eu des épisodes assez printaniers. On a de nouveau, maintenant, un épisode hivernal, donc la culture, elle stresse. C'est ça qui est inquiétant pour nos plantes. Si on avait une continuité de l'hiver, ce ne serait pas un problème, mais cette alternance de températures très différentes, ça l'est. Vous pouvez avoir un ralentissement de la croissance du fruit, vous pouvez avoir des dégâts sur les arbres fruitiers. Si l'arbre est en avance au niveau de la végétation, en cas de gel, ça vient atrophier tout ce qui a poussé avant. Au point de vue du légume, vous avez un frein sur le développement : vous avez un manque de luminosité, une baisse de température et donc vous avez un stress climatique qui va contrarier la végétation.
Quelles sont les régions et les cultures qui vont le plus souffrir de ce retour du froid ?
Essentiellement, celles du nord et du centre de la France, mais on peut s'inquiéter aussi pour les arbres fruitiers dans le sud qui étaient un peu en avance. On n'est pas à l'abri d'une nouvelle catastrophe. Toutes les cultures sont concernées, mais surtout celles qui sont directement à l'extérieur, comme les salades.
Comment se protéger de ce froid, on voit parfois des producteurs installer des bougies dans leurs cultures. Est-ce efficace ?
Ces techniques-là sont éphémères. Quand l'épisode de froid dure peu de temps, ça peut être plus ou moins efficace. Mais la difficulté, c'est l'amplitude de ces changements de températures. Il n'y a rien à faire. Nous sommes, aujourd'hui, tributaires de la météo comme nous l'avons toujours été. C'est ce qui fait la difficulté, mais aussi toute la richesse de notre métier.
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