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Mort de Pierre Rabhi : "Il était l'un des premiers à avoir alerté sur les méfaits de la croissance", selon le militant écologiste Cyril Dion

Cyril Dion, cofondateur du mouvement Colibris avec Pierre Rabhi, est revenu samedi sur le parcours de cette figure de l'agroécologie, mort à l'âge de 83 ans.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Pierre Rabhi, le 7 octobre 2018 durant une interview à Sale (Maroc). (FADEL SENNA / AFP)

Pierre Rabhi était "un des pionniers du retour à la terre dans les années 60", a réagi sur franceinfo samedi 4 décembre Cyril Dion, après la mort du père de l'agroécologie à l'âge de 83 ans. Pour le réalisateur du documentaire Animal et militant écologiste, Pierre Rabhi était également "l'un des premiers à avoir alerté sur les méfaits de la croissance et le fait qu'on ne pouvait pas faire passer le profit économique devant la vie et la défense du vivant""Tout ce qu'on entend aujourd'hui Pierre le disait déjà il y a 45 ans", a aussi ajouté celui qui a cofondé avec lui le mouvement Colibris.

Pierre Rabhi "n'aimait pas ce mot de décroissance car il voyait la sobriété comme quelque chose de libérateur", a expliqué Cyril Dion. "Il était très influencé par Henri David Thoreau et avait cette idée qu'au bout d'un moment nos possessions nous possèdent." Pour lui, il fallait "être le moins dépendant possible de l'argent car c'était une façon de se libérer".

§INTER

Cyril Dion est revenu sur les origines de Pierre Rabhi, né en Algérie et élevé en France dans une famille chrétienne. "Son père, ayant le sentiment que la vie se passait en France, l'avait confié à des Français, car sa mère est morte quand il était très jeune", a raconté le réalisateur et militant écologiste. "Il se sentait très déraciné." Ainsi, Pierre Rabhi "était toujours entre deux cultures : sa culture musulmane natale et sa culture chrétienne", a raconté Cyril Dion.

Tout ce déracinement l'a amené à se poser beaucoup de questions quand il était ouvrier spécialisé à Paris dans une usine de Renault. C'est d'après le militant écologiste à cette période qu'"il a commencé à avoir envie d'être en rupture avec cette société". Pierre Rabhi part alors avec sa femme en Ardèche "pour faire un retour à la terre. C'est ce qui l'a amené à s'intéresser à l'agriculture et, petit à petit, à développer les techniques qui ont donné l'agroécologie."

Cyril Dion a aussi rappelé que Pierre Rabhi avait travaillé en Afrique, au Burkina Faso, "pour accompagner les paysans afin qu'ils se libèrent de l'endettement qu'ils contractaient auprès des grandes sociétés françaises qui leur vendaient des engrais chimiques. Il leur a appris à retrouver de l'autonomie."

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