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Loi contre le broyage des poussins mâles : "Il faut s'y mettre", lance la sénatrice EELV Esther Benbassa

L'Allemagne a interdit le broyage des poussins mâles à partir de 2022.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des poussins dans un élevage du Merzer (Côtes-d'Armor), en juin 2012. (MAXPPP)

Il faut "passer à un élevage éthique", affirme Esther Benbassa, sénatrice EELV de Paris sur franceinfo. La sénatrice défend une proposition de loi examinée ce mercredi et qui vise à interdire le broyage des poussins mâles. "Un jour, il faut s'y mettre" et il faut que le gouvernement prenne sa part, lance-t-elle, alors que dans un projet de loi approuvé par le gouvernement, l'Allemagne interdit le broyage des poussins mâles dès 2022.

Ce texte est là "pour combattre l'élevage industriel et passer un élevage éthique en plein air, sans cage et avoir, au bout du processus de la viande consommable, de bonne qualité, avec du goût".

"Si on intervient en amont, on peut régler ces questions".

Esther Benbassa

à franceinfo

"Ce texte est un modus vivendi. Il faudrait que les agriculteurs soient d'accord, qu'ils ne perdent pas beaucoup d'argent dans les investissements, et qu’ils comprennent que le bien-être animal ne peut pas aller sans le bien-être de l'agriculteur qui retourne à une agriculture paysanne avec des aides, puisque l'article 4 de notre texte demande un fonds financier pour aider à cette transition. Dans ce texte, nous interdisons aussi le transport de plus de 8 heures des animaux et ce transport doit se faire dans de très bonnes conditions pour que les animaux ne souffrent pas", poursuit la sénatrice EELV.

Esther Benbassa estime qu’on peut intervenir en amont pour éviter des pertes financières trop importantes pour les agriculteurs qui devraient alors nourrir ces poussins mâles qui ne donneront pas d'œufs. "Aujourd’hui, si on intervient en amont, on peut régler ces questions et utiliser les mâles pour d'autres destinations agricoles", mais le gouvernement doit montrer sa bonne volonté et voir sur le long terme : "Il faudrait des prêts à 0%, etc. pour changer les méthodes agricoles. Et puis, bien sûr, un jour, il faudra penser à l'abattage de proximité, qui est un abattage qui convient aux agriculteurs qui peuvent s’organiser en coopératives et qui convient aussi aux animaux qui n'auront pas à subir le transport".

Si les poussins mâles sont broyés, c'est parce qu'ils n'ont aucune valeur économique. Si la France tarde à changer de méthode, c'est parce qu'elle craint une distorsion de concurrence à l'échelle européenne. "Il peut y avoir de la distorsion", reconnaît-elle, "mais il faut faire face à cette concurrence et faire face à cette concurrence, c'est prendre le gouvernement à témoin et lui demander d'aider à faire cette transition. Il faudrait trouver un système pour récompenser ceux qui n'achètent pas de la viande importée".

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