Le bisphénol A totalement interdit... en 2015
"La France sera le premier pays au monde à adopter une mesure aussi générale ", se félicitait jeudi la socialiste Patricia Schillinger, la rapporteure du texte au Sénat, alors que le Parlement a définitivement voté la loi interdisant le bisphénol A dans les boîtes de conserve et autres pots d'aliments en 2015.
Cancérigène et neurotoxique
Le perturbateur endocrinien avait été jugé dangereux par de nombreuses études qui soulignaient son caractère cancérigène et neurotoxique, un rapport de 2011 de l'Agence de sécurité sanitaire de l'alimentation ayant jugé nécessaire de le remplacer "sans tarder ".
Dès 2013, le bisphénol sera interdit pour les contenants alimentaires destinés aux bébés et début 2015 pour les autres. C'est peut-être là que le bât blesse, selon Yannick Vicaire, chargé de mission au réseau environnement santé qui plaidait pour une interdiction définitive tout de suite, pour l'ensemble des contenants alimentaires.
"Mauvaise foi" des milieux économiques
Il condamne la "mauvaise foi " des milieux économiques, qui repoussent une nouvelle fois les délais "écouler leurs stocks " : "Il y a d'un coté une cohérence pour la santé des nourrissons, de l'autre une incohérence pour l'alimentation des parents, alors qu'elle conditionne celle du fœtus : chaque année, 830 000 enfants naissent, mais avant leur naissance, ils sont évidemment exposés à l'alimentation de leur maman. ", explique-t-il au micro de France Info.
Avant d'ironiser sur le fait que la loi est discutée depuis deux ans : "Les industriels ont eu le temps de se préparer ! Il y des yaourts qui ont des ont des opercules qui se passent de bisphénol depuis toujours. "
Les collerettes de tétines et de sucette concernée
Le texte a étendu l'interdiction du bisphénol A dans les biberons, aux maternités et services de néonatologie qui avaient échappé à la prohibition, interdisant en outre les collerettes de tétines et de sucettes et les anneaux de dentition pour bébés contenant du bisphénol A.
La sénatrice centriste Chantal Jouanno avait fait voter par le Sénat l'interdiction de tous les dispositifs médicaux contenant non seulement du bisphénol mais aussi tout autre perturbateur endocrinien et substance cancérogène, destinés aux bébés et femmes enceintes : les députés ont choisi de restreindre l'interdiction aux tubulures médicales en pédiatrie et maternité contenant du DEHP, un phtalate utilisé comme plastifiant.
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