C'est un fléau écologique, mais aussi un drame humain. En 2009, un homme est mort dans son camion après avoir transporté des algues vertes ramassées sur les plages des Côtes-d'Armor. En 2016 également, un joggeur a été retrouvé mort. "Sans lumière, ces algues pourrissent et leur pourrissement provoque de l'hydrogène sulfuré, un gaz toxique violent", explique Yves-Marie Le Lay, président de l'association Sauvegarde du Trégor.Quatre mois pour agirTrois facteurs expliquent la prolifération de ces algues : des eaux peu profondes, une bonne exposition à la lumière et la présence de nitrates, dont elles se nourrissent. Ces nitrates sont présents dans des quantités excessives en Bretagne, depuis les années 70. Un afflux imputé aux engrais utilisés sur les terres agricoles et transportés par les cours d'eau jusqu'au littoral. Après la Cour des comptes et le Sénat, le tribunal administratif de Rennes (Ille-et-Vilaine) a donné à l'Etat, vendredi 4 juin, quatre mois pour prendre "des mesures réglementaires contraignantes supplémentaires" afin de lutter contre ce phénomène destructeur.