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Intempéries : la moisson du blé en retard, "les machines embourbées", le moral des agriculteurs "est vraiment atteint", selon Christiane Lambert

Le début de mois d'août pluvieux en France retarde les moissons et entraînera des récoltes plus faibles en 2021. Mécaniquement, les prix à la vente vont augmenter. 

Article rédigé par franceinfo
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Les céréaliers doivent saisir les maigres fenêtres d'éclaircies entre les intempéries pour récolter le blé. Les moissons continuent alors qu'elles auraient dû s'achever fin juillet.  (JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP)

Alors que le sud de de l'Europe subit canicules et incendies, une large partie de la France connaît un mois d'août pluvieux. "Les agriculteurs sont extrêmement inquiets", a déclaré Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles, lundi 9 août, sur France Inter

Près de la moitié (47%) du blé français n'a pas été moissonné, selon elle, alors que la moisson est habituellement terminée fin juillet en France. "Dans certaines régions, la moisson n'a pas encore commencé. Imaginez le moral des agriculteurs. Pour pouvoir moissonner, il faut trois, quatre jours de temps sec consécutifs.  Malheureusement, c'est pluie, pluie fine, pluie, tous les jours", ajoute la présidente de la FNSEA. Cette météo pluvieuse empêche de nombreux agriculteurs de travailler. "Dans certaines régions, les machines se sont embourbées dans les champs. Cela fait des trous béants. Il y aura des catastrophes aussi dans la structure des sols, donc le moral est vraiment atteint et les agriculteurs voient le travail se dégrader. La qualité des blés qui vont être récoltés" inquiète Christiane Lambert. 

Moins de production, hausse des prix

Ces mauvaises récoltes auront également une conséquence sur les prix, a-t-elle précisé. "Nous allons manquer de récolte et de vendange, c'est certain et ça va peser dans les trésoreries des agriculteurs. Ce sont les lois du marché : quand un produit est rare, il devient cher. Il y a ce risque-là, le climat joue très directement sur les quantités récoltées et donc sur les prix."

La présidente de la FNSEA réagit également au rapport publié début juillet 2021 par la Coopération agricole, et qui indiquait que la France constatera son premier déficit agricole en 2023. "Ça serait une catastrophe, alors que la France a un potentiel agronomique et un climat tempéré la majorité du temps, de devoir importer", affirme Christiane Lambert. Elle estime que "la France s'est imposée des règles environnementales, sanitaires et réglementaires plus drastiques qu'ailleurs" et que "nous tournons le dos à certains progrès et à certaines évolutions, souvent par idéologie imposée par l'extérieur". Elle évoque également "les charges administratives, le coût du travail" qui rendent, selon elle, "notre activité non compétitive".

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