"Il faut mettre entre 250 et 400 bougies à l'hectare" : face au gel tardif, ces producteurs de fruits et de vin usent de tous les moyens

Alors qu'un gros coup de froid touche une large partie de la France, les viticulteurs et arboriculteurs craignent des dégâts irréversibles sur leurs cultures. Chacun s'adapte donc pour se prémunir comme il peut des risques que fait courir le gel.
Article rédigé par Alain Gastal
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des bougies allumées dans des vignes à Vernou-sur-Brenne, le 4 avril 2022, pour lutter contre un épisode de gel. (GUILLAUME SOUVANT / AFP)

C'est une nouvelle semaine de tous les dangers qui commence pour de nombreux agriculteurs dans la crainte d'un nouvel épisode de gel tardif. Les "deux nuits les plus froides" sont attendues "lundi et mardi", a notamment prévenu le vice-président de la FNSEA. Or, des températures négatives en pleine floraison signifient souvent la perte pure et simple de la récolte notamment pour les vignerons et les arboriculteurs. Beaucoup ont choisi d'arroser leurs arbres pour éviter le gel, mais tous ne le peuvent pas.

Dans le bassin parisien, Pauline et son mari s'apprêtent à ne dormir que d’un œil ces prochaines nuits. C’est le thermomètre placé au milieu du verger qui donne l’alerte à partir de 1 degré : il faut alors se lever pour allumer les bougies, seule solution - assez coûteuse - dans cette exploitation qui n'a pas de ressources en eau suffisante pour arroser les arbres. "Il faut mettre en 250 et 400 bougies à l'hectare, c'est une dizaine d'euros par bougie, et ça chauffe pendant 8h. Nous, on ne peut pas couvrir tout notre verger, car on a cinq hectares. Par contre, on va sélectionner ceux que l'on n’a vraiment pas envie de perdre", explique Pauline qui, pour la première fois, a souscrit une assurance récolte. 

Semaine à risque

Frédéric, lui, a fait un autre choix : pas d'assurance, pas d'arrosage, ni de bougies pour ses neuf hectares de pommes et poires. Pour son verger planté en 2016, il a choisi des variétés tardives qui lui ont permis jusque-là d’éviter de subir les dégâts du gel. Mais il est moins confiant cette année : "Je ne cache pas que je suis quand même assez inquiet quand je regarde les températures. Même si j'ai des variétés assez tardives, là, je suis quand même en pleine floraison. Tant qu'on ne descend pas en dessous de zéro degré, tout va bien, mais si c'est le cas, je vais être relativement inquiet", confie-t-il.

Sur franceinfo, la présidente de la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF), Françoise Roch, a assuré dimanche 21 avril que les aides pour faire face au gel "sont extrêmement faibles" et "inadaptées" alors que les protections coûtent "relativement cher". C'est toute la semaine qui s'annonce pourtant froide avec des risques de gel notamment jusqu’au jeudi 25 avril sur une grande partie du pays. 

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