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Episode de gel : il y a "beaucoup de tristesse et de fatigue" chez les agriculteurs, réagit la présidente de la FNSEA

Malgré la mise en place de plusieurs dispositifs antigel, de nombreux agriculteurs n'ont pas pu protéger leurs cultures du gel, alors que la France a enregistré cette nuit les températures les plus froides pour un mois d'avril depuis 1947.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Christiane Lambert, à Paris, le 28 mars 2022. (ERIC PIERMONT / AFP)

Alors que la France a enregistré cette nuit les températures les plus froides pour un mois d'avril depuis 1947, selon Météo France, il y a chez les agriculteurs "beaucoup de tristesse et de fatigue", déplore lundi 4 avril sur franceinfo Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. Malgré la mise en place de plusieurs dispositifs antigel, "ceux qui n'ont pas l'aspersion, qui ont seulement le feu ont bien du mal car bien souvent ça ne suffit pas".

franceinfo : La nuit a-t-elle été dure pour les agriculteurs ?

Christiane Lambert : La nuit a été dure une nouvelle fois avec beaucoup d'énergie dépensée pour essayer de limiter les dégâts causés par le gel. Tous les agriculteurs, arboriculteurs, viticulteurs et maraîchers étaient sur le pont pour essayer d'allumer des feux ou d'actionner des éoliennes pour réchauffer l'air, malheureusement ça n'a pas suffi. [Il y a donc] beaucoup de tristesse et de fatigue parce que c'est une deuxième année très difficile. [Cet épisode de gel] est très différent de l'année dernière car ce ne sont pas toutes les régions qui sont touchées. Par contre là où ça a frappé, ça a frappé très fort, comme dans le Centre-Val-de-Loire, le Beaujolais, la Marne, le Lot-et-Garonne, la Dordogne, l'Indre-et-Loire et l'Aine. Et il reste encore deux nuits à problème nous disent les météorologues.

Quelles sont les cultures les plus touchées ?

Indéniablement, les cultures les plus touchées sont les arbres fruitiers : les fruits à noyau et les fruits à pépins, comme les prunes, les cerises, les pommes et les poires. La vallée du Rhône étant un peu moins touchée, pour l'instant les abricots et les pêches ont moins souffert que l'année dernière mais sur les fruits à noyau et fruits à pépins, cela peut aller jusqu'à 100% de perte.

Et pourtant, Météo France avait prévenu et les agriculteurs ont anticipé. Pourquoi ça n'a pas suffi?

Parce que quand ça descend en-dessous de 3 degrés, très souvent c'est très compliqué. J'ai vu des arboriculteurs rester dans leur verger et se faire avoir à 6 heures du matin parce que la température est descendue encore plus bas. C'est dramatique. Ceux qui n'ont pas l'aspersion, ceux qui ont seulement le feu ont bien du mal car bien souvent ça ne suffit pas. Et surtout ça succède à une période où il y a eu des 23 degrés. La végétation était démarrée, ça coupe court à tous les bourgeons et les fleurs. Voilà pourquoi il faut aider plus les agriculteurs à s'équiper avec des matériels de protection, davantage de réserves d'eau pour pouvoir protéger avec l'aspersion. Malgré toutes les protections, le climat est en train de changer à vive allure, voilà pourquoi il faut aussi quitter nos habitudes d'hier et adopter des techniques d'aujourd'hui. Il faut se rendre à l'évidence, si cela revient chaque année, il faudra bien protéger nos fruits sinon certains ne pourront plus se les payer.

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